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Psychologie

Le reflet de soi dans le miroir dépendrait des signaux intestinaux et cardiaques

La façon dont le cerveau traite les signaux intestinaux et cardiaques pourraient avoir une influence sur la perception de soi. 

Le reflet de soi dans le miroir dépendrait des signaux intestinaux et cardiaques Prostock-Studio/iStock




L'ESSENTIEL
  • La façon dont le cerveau analyse les signaux internes - ceux intestinaux et cardiaques - pourrait influencer la vision de notre corps.
  • À terme, ces travaux pourraient permettre de créer de nouveaux traitements, notamment pour les troubles du comportement alimentaire.

Quand on se voit dans un miroir, il n’y a pas que nos yeux qui analysent l’image qu’il nous renvoie. C’est l’hypothèse de chercheurs qui viennent de publier leurs travaux dans la revue Cortex. Selon eux, les signaux intestinaux et cardiaques auraient une incidence sur l’image de soi, en raison de leur connexion avec notre cerveau. En effet, certains des messages du cœur et de l'intestin sont traités - de façon inconsciente bien sûr - par le système nerveux cérébral qui les interprète afin d’obtenir des informations continuellement mises à jour sur l'état interne du corps. Ainsi, dans le détail, les scientifiques ont observé que les adultes dont le cerveau était moins efficace pour détecter ces signaux internes étaient plus susceptibles d'éprouver de la honte corporelle et des préoccupations liées au poids.

Certains cerveaux sont plus axés sur l’apparence

Nous faisons l'expérience de notre corps à la fois de l'intérieur et de l'extérieur : nous sommes conscients de l'apparence de notre peau et de nos membres, mais aussi de la faim que nous ressentons ou si notre cœur bat fort pendant un exercice physique, explique Jane Aspell, l’un des auteurs. Le cerveau traite en permanence des signaux internes dont nous ne sommes pas conscients. (...) Nous avons découvert que lorsque le cerveau réagit moins à ces signaux implicites provenant de l'intérieur du corps, les individus sont plus susceptibles d'avoir des opinions négatives sur leur apparence corporelle externe. Il se peut que lorsque le cerveau ait une connexion plus faible avec le corps interne, qu’il soit plus axé sur le corps extérieur et l'apparence devient donc beaucoup plus importante pour l'auto-évaluation.”

Un sentiment de honte corporelle et des préoccupations liées aux poids

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé un groupe d’adultes en bonne santé. Ceux-ci ont répondu à quatre questionnaires sur l'image corporelle qu’ils percevaient d’eux-même. Le but était de mesurer l’image qu’ils avaient de leur corps et s’ils avaient des préoccupations liées au poids. Une fois ces données récoltées, ils ont observé les signaux internes de ces participants. Et, enfin, la force de la connexion entre l’intestin et le cerveau a été mesurée en enregistrant l'activité électrique de ces deux zones en même temps. Les chercheurs ont également analysé les réponses du cerveau aux battements cardiaques. Ainsi, ils ont découvert que des réponses cérébrales plus faibles à l'intestin et au cœur étaient toutes deux significativement associées à des niveaux plus élevés de honte corporelle et de préoccupation liée au poids chez les participants. 

À terme, des traitements pour les personnes mal dans leur peau

Notre recherche pourrait avoir des implications pour ceux qui ont une image corporelle négative, ce qui peut avoir un impact sérieux sur la vie des gens, analyse Jennifer Todd, l’une des chercheuses. Nous devons comprendre pourquoi certains cerveaux détectent mieux ces signaux internes que d'autres.” D’autres recherches devraient être menées. À terme, ces travaux pourraient donc permettre de mettre au point de nouvelles thérapies pour les personnes souffrant d’une image très négative d’elles-mêmes, notamment pour les troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie ou la perception de soi joue un rôle majeur. 

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