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Psychiatrie

La résistance à l'insuline double le risque de trouble dépressif majeur

Les personnes qui ont une grande résistance à l'insuline auraient deux fois plus de risques de subir un épisode de dépression majeur.

La résistance à l'insuline double le risque de trouble dépressif majeur Bernard Chantal




L'ESSENTIEL
  • En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie.
  • La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie.

Apport calorique excessif, manque d'exercice, stress, sommeil de mauvaise qualité... De plus en plus fréquente, la résistance à l'insuline est liée à plusieurs facteurs. Elle peut entraîner un taux de sucre dans le sang chroniquement élevé, voire un diabète de type 2 si les taux dépassent un certain seuil. Mais selon cette nouvelle recherche parue dans l'American Journal of Psychiatry, l'insulinorésistance pourrait également augmenter le risque de dépression. 

Ces résultats se basent sur l'analyse d'une étude longitudinale néerlandaise (toujours en cours) basée sur le suivi de plus de 3 000 participants pour en savoir plus sur les causes et les conséquences de la dépression. L'équipe des chercheurs de Stanford a examiné les données de 601 hommes et femmes âgés de 41 ans en moyenne qui ont servi de sujets témoins pour l'étude néerlandaise. Au moment de leur inscription, les participants n'avaient jamais souffert de dépression ou d'anxiété.

Leur niveau de résistance à l'insuline a été évalué selon plusieurs critères : la glycémie à jeun, le tour de taille et le taux de ce qu'on appelle le "bon cholestérol". L'étape suivante consistait à vérifier dans quelle mesure une résistance élevée à l'insuline pouvait aggraver le risque de dépression.

Un risque accru dès les premières années de diabète

D'après les résultats obtenus, une augmentation modérée de la résistance à l'insuline mesurée à partir du "bon cholestérol" des participants était liée à une augmentation de 89% du taux de nouveaux cas de troubles dépressifs majeurs. Chaque augmentation de 5 centimètres de la graisse abdominale a elle aussi été associée à un taux de dépression supérieur de 11%, tandis qu'une augmentation de la glycémie à jeun de 18 milligrammes par décilitre de sang pourrait favoriser un taux de dépression accru de 37%.

Les personnes ayant développé un pré-diabète au cours des deux premières années de l'étude présentaient par ailleurs un risque 2,66 fois plus élevé de dépression majeure au bout de neuf ans de suivi, par rapport à celles dont les résultats de la glycémie à jeun étaient normaux au bout de deux ans.

Faire le lien entre le statut métabolique et les troubles de l'humeur 

Les troubles dépressifs majeurs sont fréquents et multifactoriels. Si certaines causes sont difficiles à éradiquer (stress, deuil, maladie etc), il existe en revanche des solutions pour combattre la résistance à l'insuline, notamment grâce à un meilleur régime alimentaire, à l'exercice physique et, si nécessaire, par des médicaments.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un parallèle est établi entre insulinorésistance et dépression : "des associations entre la résistance à l'insuline et plusieurs troubles mentaux ont déjà été établies. Il a par exemple été démontré qu'environ 40% des patients souffrant de troubles de l'humeur étaient résistants à l'insuline", développe Natalie Rasgon, professeure de psychiatrie et de sciences comportementales, qui a supervisé l'étude. "Il est temps pour les prestataires de soins de tenir compte du statut métabolique des personnes souffrant de troubles de l'humeur et vice versa, en évaluant l'humeur des patients souffrant de maladies métaboliques telles que l'obésité et l'hypertension", appuie la Pre Rasgon. 

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