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Antidépresseurs : l’usage à long terme est associé à un risque de rechute après le sevrage

Après une dépression, l’arrêt d’un traitement anti-dépresseur de longue durée conduit à une rechute dans plus de la moitié des cas. 

Antidépresseurs : l’usage à long terme est associé à un risque de rechute après le sevrage fizkes/istock




L'ESSENTIEL
  • L’arrêt du traitement anti-dépresseur constitue l’une des causes principales de rechute.
  • Toute décision d’arrêt doit être prise après l’accord du médecin traitant.
  • En France, la consommation d’anti-dépresseurs est de 49,8 cachets pour 1 000 habitants par jour.

La dépression est une maladie fréquente : selon des données de l’Inserm, une personne sur cinq en sera atteinte au moins une fois dans sa vie. Généralement, les personnes touchées sont soignées grâce à des anti-dépresseurs. Ces médicaments permettent d’améliorer l’humeur, tout en réduisant certains symptômes, comme le ralentissement moteur. Le traitement dure longtemps, au moins six mois et parfois plusieurs années. L’arrêt des médicaments fait partie des principales causes de rechute. Des chercheurs de l’University College London se sont intéressés à cette problématique dans un article paru dans The New England Journal of Medicine. 

Quels sont les effets à long terme des antidépresseurs ? 

"Les prescriptions d'antidépresseurs ont considérablement augmenté au cours des dernières décennies, car les gens restent maintenant beaucoup plus longtemps sous traitement, explique Dr Gemma Lewis, autrice principale de cette étude. Jusqu'à présent, nous ne savions pas si un traitement antidépresseur était encore efficace lorsque quelqu'un en prenait depuis de nombreuses années." Dans cette étude, l’équipe s’est intéressée à 478 patients qui prenaient des antidépresseurs à long terme (citalopram, sertraline, fluoxétine ou mirtazapine). Tous se sentaient suffisamment bien pour envisager d’arrêter, et 70 % d’entre eux prenaient ces médicaments depuis plus de trois ans.

Des rechutes fréquentes après l’arrêt du traitement 

Deux groupes ont été créés : dans le premier, les personnes ont arrêté leur traitement, dans le second, elles l’ont continué. Celles qui ont arrêté leurs antidépresseurs ont reçu des doses réduites pendant deux mois, avant de recevoir uniquement des pilules placebo. L’essai a été réalisé en double aveugle : ni les patients, ni les médecins ne savaient dans quel groupe les participants étaient placés. Dans le groupe d’arrêt des anti-dépresseurs, 56% des patients ont connu une rechute, c’est-à-dire un nouvel épisode de dépression, contre 39% dans le groupe ayant continué le traitement. Parmi les personnes concernées par la rechute après l’arrêt du traitement, seulement la moitié a choisi de reprendre des anti-dépresseurs. Selon les chercheurs, certaines rechutes ou d’autres symptômes de sevrage pourraient ne pas avoir été suffisamment graves pour que la personne décide de reprendre des médicaments. 

Faut-il arrêter ou poursuivre le traitement ? 

"Nos résultats démontrent que pour de nombreux patients, un traitement à long terme est approprié, souligne le Dr Lewis, mais nous avons également constaté que de nombreuses personnes ont pu effectivement arrêter de prendre leurs médicaments lorsqu'ils ont été progressivement diminué en deux mois." De fait, près de la moitié des patients n’a pas rechuté un an après l’arrêt. "Nous ne savons pas encore pourquoi certaines personnes semblent capables de se débarrasser de leurs antidépresseurs et d'autres non", ajoute la co-autrice de l’étude, Dr Louise Marston. Les deux scientifiques recommandent aux patients d’échanger avec leur médecin à ce sujet, avant de prendre la décision d’arrêter ou non. 

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