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Cancer du sang

On sait désormais pourquoi les leucémies myéloïdes résistent aux traitements

Les personnes atteintes de leucémies aiguës myéloïdes (LAM) rechutent malheureusement souvent, malgré des traitements intensifs. Comprendre pourquoi est essentiel pour pouvoir les aider. 

On sait désormais pourquoi les leucémies myéloïdes résistent aux traitements Mohammed Haneefa Nizamudeen / istock.




L'ESSENTIEL
  • Les leucémies regroupent plusieurs types de cancer du sang et touchent près de 10 000 personnes chaque année en France.
  • Parmi-elles, les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) affectent les cellules hématopoïétiques de la moelle osseuse.

La prise en charge et le traitement des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) se sont beaucoup améliorés ces dernières années, mais cette maladie reste très meurtrière. Une nouvelle recherche française, publiée dans Nature Cancer, pourrait cependant changer la donne.

Des rechutes fréquentes

La chimiothérapie intensive a longtemps été le traitement de choix pour les patients atteints de LAM. Si la plupart d’entre eux y répond favorablement et entre en rémission, la survie globale à plus long terme reste faible. En effet, certaines cellules cancéreuses résistantes persistent dans l’organisme suite à la chimiothérapie, entrainant des rechutes. Depuis quelques années, le développement de thérapies ciblées a permis d’améliorer la prise en charge et la réponse des patients, allongeant un peu la survie, notamment chez les personnes âgées non éligibles à la chimiothérapie. Toutefois, même avec ces thérapies, les rechutes constituent là encore toujours une problématique importante.

Comprendre les mécanismes qui sous-tendent les résistances aux traitements des leucémies et trouver un moyen de les lever sont donc au cœur des nouveaux travaux du chercheur Inserm Jean-Emmanuel Sarry et de son équipe au Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse (Inserm/CNRS/Université de Toulouse III -Paul Sabatier).

Un biomarqueur particulier

Alors que la plupart des scientifiques qui travaillent sur le sujet s’intéressent plutôt aux mécanismes génétiques associées aux résistances, l’équipe a étudié les mécanismes non génétiques pour comprendre pourquoi certains patients sont plus susceptibles de faire des rechutes.

A partir des transcriptomes de patients (c’est-à-dire l’ensemble des ARN messagers issus de l’expression du génome), ils ont montré que les personnes qui répondent le mieux à la bithérapie et qui ont un allongement de leur survie présentent un biomarqueur particulier – une "signature Mitoscore" – associée à une forte activité mitochondriale*. "Autrement dit, cette signature Mitoscore élevée, qui traduit une activité mitochondriale importante, serait prédictive d’une meilleure réponse à ces traitements", précise Jean-Emmanuel Sarry.

Enfin, grâce au séquençage à l’échelle de la cellule unique de la maladie résiduelle après cette bithérapie, les chercheurs ont constaté un remodelage particulier de la fonction mitochondriale permettant aux cellules cancéreuses de s’adapter aux thérapies et induire la rechute du patient. Chez la souris, l’équipe a aussi montré qu’un traitement fondé sur une molécule qui inhibe l’action des mitochondries permet de bloquer ce remodelage de la fonction mitochondriale, de prévenir les rechutes et d’allonger la survie des animaux.

"L’objectif est maintenant de tester cette signature Mitoscore sur de très grosses cohortes afin de valider l’utilité de ce biomarqueur. A terme, l’idée serait de pouvoir l’utiliser pour améliorer le suivi des patients et pour proposer les thérapies de manière plus personnalisée, en donnant la bithérapie, en association ou non avec l’inhibiteur des mitochondries, aux personnes susceptibles d’en tirer un bénéfice.  Ces travaux pourraient donc avoir un réel impact clinique dans les prochaines années", conclut Jean-Emmanuel Sarry.

* La mitochondrie est le lieu de la respiration cellulaire.

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