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Santé publique

Comment la pollution aux microplastiques contribue à la résistance aux antibiotiques ?

Les morceaux de polystyrène désintégré sont un support pour les gènes des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Comment la pollution aux microplastiques contribue à la résistance aux antibiotiques ? dottedhippo/istock




L'ESSENTIEL
  • Les nanomètres mesurent entre 100 nanomètres et cinq micromètres de diamètre.
  • Les microplastiques participent à la résistance aux antibiotiques, même lorsqu'ils ne sont pas en contact avec ceux-ci.
  • En France, plus de 5 500 décès étaient liés à des infections par des bactéries résistantes en 2015.

La pollution aux microplastiques est une menace pour l’environnement, mais aussi pour notre santé. D’après une recherche récente, parue dans la revue spécialisée Journal of Hazardous Materials, ces particules participent à la résistance aux antibiotiques, l’une des graves menaces pour la santé mondiale. "Un nombre croissant d’infections, comme la pneumonie, la tuberculose ou la gonorrhée, la salmonellose, deviennent plus difficiles à traiter, les antibiotiques utilisés pour les soigner perdant leur efficacité", explique l’Organisation mondiale de la santé. D’après des scientifiques de la George R. Brown School of Engineering de l'Université Rice, au Texas, le polystyrène décomposé en microplastiques est un foyer non seulement pour les microbes et les contaminants chimiques, mais également pour le matériel génétique flottant qui rend les bactéries résistantes. 

Des plastiques dégradés par les ultraviolets 

Les auteurs de l’étude décrivent la manière dont le vieillissement ultraviolet des microplastiques dans l'environnement transforme ces morceaux de plastique en plates-formes appropriées pour les gènes résistants aux antibiotiques (ARG). Ces gènes sont renforcés par des chromosomes bactériens, des phages et des plasmides, qui sont des vecteurs biologiques qui peuvent transmettre la résistance aux antibiotiques aux humains. Les scientifiques ont découvert que les microplastiques, vieillis par la partie ultraviolette de la lumière solaire, piègent les microbes. Au fur et à mesure que les plastiques se dégradent, ils libèrent également des produits chimiques de dépolymérisation qui pénètrent dans les membranes des microbes, donnant aux ARG une capacité à se répandre. La surface de ces débris de plastique devient ainsi un site de développement potentiel pour les bactéries : comme elles sont en contact, le transfert des gènes entre elles s’accélère. "Cette synergie pourrait enrichir les conditions environnementales favorables à la résistance aux antibiotiques même en l'absence d’antibiotiques", estiment-ils. 

Des microplastiques qui s’attaquent au cerveau 

Pour les chercheurs, il est clair que "la diffusion accrue de la résistance aux antibiotiques est un impact potentiel négligé de la pollution par les microplastiques". Mais ce n’est pas le seul, des scientifiques sud-coréens ont récemment démontré que les microplastiques peuvent s’accumuler dans les cellules immunitaires du cerveau et les détruire. Un constat inquiétant face à la prolifération de cette pollution : selon une étude relayée par Ifremer, il y aurait entre 82 et 578 000 tonnes de microplastiques dans les océans. 

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