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L'interview du week-end

Dépression, boulimie, insomnie : au cœur de l'hiver, la luminothérapie soigne de nombreux maux

Alors que le soleil se fait rare, le Dr Gilles Uzzan, psychiatre et addictologue à la Clinique Eugénie, nous explique tous les bienfaits de la luminothérapie en cette froide saison. 

Dépression, boulimie, insomnie : au cœur de l'hiver, la luminothérapie soigne de nombreux maux JackF/iStock




- Pourquoi docteur : Qu’est-ce que la luminothérapie ? 

Dr Gilles Uzzan - La luminothérapie utilise des rayons lumineux pour soigner. Cette technique consiste à s’exposer quotidiennement à une lumière artificielle blanche dite "à large spectre", imitant celle du soleil pour restituer au mieux ses qualités. 

- Quels sont ses effets sur le corps ? 

Son but est principalement de traiter les troubles associés aux dérèglements de l’horloge biologique interne, mais la luminothérapie a aussi d’autres effets bénéfiques : elle active la croissance cellulaire, elle améliore le système immunitaire et elle stimule les processus de guérison de l’ensemble du corps.

- Quelles pathologies peut-elle soigner ?

La luminothérapie peut traiter de nombreux problèmes de santé, à savoir : 

- la dépression non saisonnière chez les personnes âgées ;

- la dépression post-partum ;

- la dépression saisonnière ;

- la dépression en thérapie adjuvante aux antidépresseurs ;

- la dépression bipolaire en association avec les thymorégulateurs ;

- les troubles du sommeil, notamment chez les personnes âgées souffrant de démence : insomnie, réveil nocturne, éveil matinal précoce ;

- les problèmes liés au décalage horaire (voyages, travail de nuit...);

- les crises de boulimie influencées par les saisons ;

- le syndrome prémenstruel et la dépression associée ;

- les douleurs chroniques.

- Dans quel cas est-elle le plus utilisée ? 

La principale indication de la luminothérapie concerne la dépression saisonnière, car son efficacité a été scientifiquement démontrée*. Ce syndrome, dont l'origine est encore inconnue,  apparait à l’approche de l’hiver à mesure que diminue la clarté extérieure, et a un effet néfaste sur l’horloge biologique interne de certaines personnes.

- Y a-t-il des contre-indications ?

Il semblerait que la luminothérapie n’entraine pas de dommages oculaires. Cependant, certaines mises en garde s’imposent, car les rayons ultraviolets (UV) peuvent être dommageables pour l’œil. On déconseille donc ce traitement aux patients souffrant de certains problèmes oculaires : cataracte, rétinite pigmentaire, dégénérescence maculaire, glaucome et rétinite diabétique.

La luminothérapie n'est également pas recommandée aux patients traités par des médicaments aux effets photosensibles, comme le lithium ou les neuroleptiques.

- Concrètement, comment se déroule une séance de luminothérapie ?

Elle consiste à installer le patient 50 à 80 cm d’une lampe émettant une lumière fluorescente. En général, elle délivre 10 000 Lux durant une période de 30-40 minutes, mais il est aussi possible d’en utiliser qui envoie 2500 Lux pendant 2 heures. Si un contact visuel avec l'éclairage est nécessaire, le patient ne doit pas la regarder en face.

- Combien de temps dure ce traitement ? 

L’application doit être quotidienne. Le traitement commence dès septembre ou octobre et se poursuit jusqu’au printemps. Une amélioration est habituellement constatée entre 1 et 4 semaines de luminothérapie. 

- Y a-t-il des effets secondaires ?

Si on respecte bien les contre-indications citées plus haut, la luminothérapie engendre moins d’effets indésirables que les antidépresseurs, et ils sont plutôt rares. Il peut s'agir de maux de tête ou d'agitation.

- Enregistre-t-on une hausse du nombre de séances en période hivernale ?

Il est scientifiquement prouvé que le nombre de personnes dépressives augmente considérablement à l’approche de l’hiver. Par conséquent, on enregistre effectivement une hausse du nombre de séances durant cette période.

*La luminothérapie est efficace chez environ 2 patients sur 3 souffrant de dépression saisonnière.

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