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Maladie coeliaque

Intolérance au gluten : la diversification alimentaire tardive augmente les risques

Pour réduire le risque d'intolérance au gluten, mieux vaut diversifier l'alimentation du bébé entre 4 et 6 mois, pas avant, ni après, confirme une étude parue dans Pediatrics.

Intolérance au gluten : la diversification alimentaire tardive augmente les risques BANOS/TPH/SIPA




Pour éliminer le risque d’intolérance au gluten chez son bébé, il est préférable de diversifier son alimentation assez tôt, dès quatre mois. Des chercheurs de l’Institut danois de santé publique à Oslo ont constaté que les enfants qui ont commencé à sept mois (ou après) à goûter des produits à base de blé augmentaient de 27 % le risque de faire une maladie coeliaque à l’âge de deux ans. D’après cette étude, publiée dans Pediatrics, menée sur une cohorte de 1560 enfants nés entre 1994 et 2004, suivis pendant une durée moyenne de 4,8 ans, les chercheurs ont aussi constaté qu’une introduction du gluten dans l’alimentation à 4 mois n’augmentait pas le risque de développer une intolérance. Les enfants suivis dans cette éude n’étaient pas spécifiquement des enfants à risque. Selon l’équipe du Pr Ketil Stordal, les résultats sont semblables à une autre étude américaine qui suivait des nourrissons à haut risque, soit porteurs des allèles HLA dq8 ou dq2 qui sont connus pour être associés à la maladie coeliaque, soit avec des parents diabètiques de type 1. « Cette étude confirme la tendance actuelle. L’introduction du gluten doit se faire entre 4 mois révolus et 6 mois, pas avant mais pas après », explique le Pr Patrick Tounian, pédiatre et nutritionniste à l’hôpital Armand Trousseau à Paris.

Ecouter le Pr Patrick Tounian, pédiatre et nutritionniste à l’hôpital Armand Trousseau à Paris. « L’allaitement maternel est considéré comme protecteur contre l’intolérance au gluten, mais nous restons prudents car aucune étude n’a pu démontrer solidement son effet protecteur. »


« Cette étude danoise va dans le sens des recommandations européennes (ESPGHAN ), souligne aussi le Pr Olivier Goulet, pédiatre et gastro-entérologue à l’hôpital Necker à Paris. Globalement, les pédiatres recommandent aujourd'hui de faire la diversification alimentaire dans une fenêtre d’âge bien précise, entre 4 et 6 mois. En effet, une diversification trop précoce entraîne un risque de carence en calcium, fer et acides gras essentiels. Et une exposition trop précoce au gluten augmente le risque d’intolérance. Dans l’étude norvégienne, les enfants qui ont été exposés au gluten dans les 3 premiers mois de la vie étaient cinq fois plus susceptibles d'avoir des antigènes comparés à ceux mis en place au gluten à 4-6 mois.

Après 6 mois, commencer la diversification alimentaire comporte aussi des risques, et pas seulement d’intolérance au gluten. « De plus en plus de travaux récents montrent que diversifier après 6 mois pourrait augmenter le risque de manifestations allergiques, explique le Pr Patrick Tounian. Ceci est valable également pour les aliments les plus allergisants : œuf, poisson, fruits exotiques, fruits à coque ». Ces aliments doivent donc être introduits entre 4 et 6 mois, à petites doses, afin d'entraîner une désensibilisation naturelle. Le gluten ne doit, lui non plus, pas être introduit trop tardivement, entre 4 et 7 mois. « N'utilisez plus de farine sans gluten après 4 mois », conseille le pédiatre de l'hôpital Trousseau.


Ecouter le Pr Patrick Tounian
, pédiatre et nutritionniste à l’hôpital Armand Trousseau à Paris. « La prévalence de la maladie coeliaque dans la population générale est estimée entre 0,5 et 0,8 %, ce qui est important. Mais, 90 % des personnes ne le savent pas. »


Comment se manifeste l’intolérance au gluten chez le jeune enfant ? Typiquement, la maladie coeliaque se manifeste chez un nourrisson de plus de 6 mois par une diarrhée chronique avec des selles peu nombreuses mais volumineuses, associée à une anorexie et une apathie. La reconstitution de la courbe de poids sur le carnet de santé montre une cassure en général franche.


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