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QUESTION D'ACTU

Arrêt naturel de grossesse

Pourquoi les femmes ne veulent plus que l’on parle de «fausse couche» ?

Dans une récente tribune parue dans Le Monde, un collectif de femmes engagées appelle à en finir avec l’expression "faire une fausse couche" qui "culpabilise et invisibilise".

Pourquoi les femmes ne veulent plus que l’on parle de \ Ivan-balvan/iStock




L'ESSENTIEL
  • En 2022, une grossesse sur quatre se solde par un arrêt naturel de grossesse dans les cinq premiers mois. Chaque année, 200.000 Françaises traversent cette épreuve.
  • La pétition lancée par le collectif a déjà recueilli près de 7.000 signatures.

"Faire une fausse couche". Cette formulation est employée pour évoquer un arrêt précoce de la grossesse avant la 22ème semaine d’aménorrhée, date de viabilité du fœtus. Récemment, un collectif baptisé "Fausse couche, vrai vécu" a demandé l’abandon de cette expression, dans une tribune publiée dans Le Monde, le 27 mars.

Un "arrêt naturel de grossesse" à la place d’une "fausse couche"

"Finissons-en avec l’expression 'faire une fausse couche' qui culpabilise et invisibilise. Parce que rien n’est faux, et que tout est vrai. Parce que nous ne 'faisons pas les fausses couches', mais les subissons. Et que les mots pèsent sur nos esprits, dictent nos pensées et influencent nos actes. Parlons 'd’arrêt naturel de grossesse'. Car c’est bien ce dont il s’agit et ce que nous vivons dans nos corps", a écrit le groupe de femmes engagées. Les autrices de cette tribune a signalé que pour de nombreuses femmes, cet arrêt naturel de grossesse était un événement traumatique, qui avait des répercussions aussi bien sur leur santé physique que mentale.

"On a beaucoup réfléchi sur l’utilisation du terme fausse couche. Son intérêt est d’être une expression comprise par tout le monde, mais elle reste problématique à plein d’égards. Rien que l’expression 'faire une fausse couche', c’est comme si c’était un acte volontaire", a expliqué au Huffington Post, Sandra Lorenzo, journaliste, autrice de Une fausse couche pas comme les autres et signataire de la tribune.

Les mesures proposées par le collectif pour une meilleure prise en charge

Le collectif a indiqué qu’elle souhaitait lever les tabous autour de l’interruption précoce de la gestation afin que les femmes bénéficient d’une meilleure prise en charge. Pour cela, les membres du groupe proposent plusieurs mesures. Parmi elles, on retrouve la mise en place d’une campagne nationale d’information multimédia. Les signataires exigent également la mise en place d’un arrêt maladie de travail 100 % rémunéré d’au moins trois jours pour les femmes ayant traversé un arrêt naturel de grossesse et leur conjoint(e).

Le collectif demande aussi la mise en place de formation pour les sages-femmes et les gynécologues obstétriciens. "Subir un arrêt naturel de grossesse, c’est encore trop souvent être face à un-e praticien-ne de santé qui nous dit que l’événement est 'banal' sans en reconnaître l’absolue singularité, que 'la nature est bien faite', qui nous renvoie chez nous sans explication ni suivi, pour finir d’expulser notre embryon aux toilettes", peut-on lire dans la pétition lancée par le groupe.

Ces femmes engagées veulent également une augmentation du budget consacré aux hôpitaux pour une meilleure prise en charge de l’interruption précoce de la gestation. Autre mesure : l’intégration aux programmes de SVT et dans les cours d’éducation à la sexualité, dès le collège, d’un enseignement sur les arrêts naturels de grossesse. "La mise à disposition d’un livret sur les arrêts naturels de grossesse dans toutes les maternités, PMI et cabinets de généralistes, sages-femmes et gynécologues" est aussi réclamé par le collectif.

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