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60 000 par an en France

Les phtalates augmentent le risque de prématurité

Les naissances prématurées sont toujours plus nombreuses, mais leurs causes mal connues. L’exposition aux phtalates pourrait augmenter le risque de naissance avant le terme selon une étude.

Les phtalates augmentent le risque de prématurité On trouve des phtalates dans les bouteilles en plastiques (DURAND FLORENCE/SIPA)




Chaque année, dans le monde, 15 millions de femmes accouchent prématurément. En France, ce sont 60 000 bébés qui naissent avant 37 semaines (10 à 20% des naissances). Pourtant, les causes de ces événements, de plus en plus fréquents, sont encore mal connues par les spécialistes. Une étude, publiée ce 18 novembre dans le journal JAMA Pediatrics, suggère que les phtalates pourraient jouer un rôle dans la prématurité.

 

Un risque 3 à 5 fois plus élevé

Nous sommes exposés aux phtalates par des aliments et des boissons contaminés, mais aussi via des lotions, parfums, déodorants… Reconnus toxiques et cancérogènes par l’Institut de veille sanitaire (INVS), ils sont produits à hauteur de 3 millions de tonnes par an. Ces produits chimiques sont utilisés comme assouplissants du plastiques ou fixateurs en cosmétique. Ils font partie de l’environnement direct des femmes enceintes.
Selon l’étude menée par une équipe de l’école de Médecine de l’université du Michigan (Etats-Unis), l’exposition aux phtalates est liée à un risque accru d’accouchement prématuré.

 

Contactée par pourquoidocteur, le Dr Shanna Swan, auteur d'un éditorial associé à l'étude, salue cette nouvelle preuve : « Ils ont étudié les métabolites du DEHP [phtalate présent dans la nourriture, ndlr]. Dans le quartile supérieur, le risque d'accouchement prématuré spontané est trois à cinq fois plus élevé ! C'est un excès de risque conséquent pour un événement relativement rare. »

 

Une « étude solide »

C’est le résultat d’analyses de 130 femmes ayant accouché avant le terme et de 352 autres participantes qui mène à cette conclusion. Leurs urines ont été analysées au cours de la grossesse. Les conclusions révèlent une association entre les concentrations de phtalates et les accouchements prématurés. Cela vient renforcer des données épidémiologiques et des tests en laboratoires effectués précédemment. Cette étude fournit aussi une idée assez exacte de cette relation pour la population mondiale. « Parce que l’exposition aux phtalates et la prévalence des naissances prématurées parmi les femmes de notre cohorte sont similaires à celles de la population générale, ces résultats peuvent être étendus aux femmes américaines et dans le monde, » développe Kelly Ferguson, auteur principale de l’étude.

 

Le Dr Shanna Swan approuve ces conclusions : « Si un accouchement prématuré devait être associé aux phtalates, ce serait ceux sans cause connue, et c'est ce qu'ils ont découvert. » En effet, une fois les autres causes de travail avant le terme éliminées, la présence de phtalates expliquait une majorité des accouchements avant terme.  

Rechercher les causes

Cette première recherche sur les phtalates pourrait encourager d'autres études, travaillant sur le lien de causalité entre phtalates et accouchements prématurés. 

Pour le Dr Swan, « la prochaine étude devra identifier les marqueurs inflammatoires dans le placenta. Cela créérait un nouveau lien de causalité et un mécanisme. » 
L’exposition aux phtalates a déjà été associée à des risques accrus de perturbation de l’hormone thyroïde, d’endométriose et de cancer du sein.

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