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18 000 décès par an

Dépistage du cancer colorectal : le nouveau test pourrait sauver 2000 vies par an

Pour dépister le cancer colorectal, les tests immunologiques sont recommandés depuis 2008, mais toujours pas mis en place alors que plus efficaces. Les gastro-entérologues s'impatientent.    

Dépistage du cancer colorectal : le nouveau test pourrait sauver 2000 vies par an DURAND FLORENCE/SIPA




Coup de gueule de la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE). Elle dénonce ce 15 janvier un retard de 6 ans dans le dépistage du cancer colorectal. Chaque année, 1 500 à 2 000 vies pourraient être sauvées par le nouveau test disponible : le test immunologique.

 

Un test plus efficace et « mieux accepté »

Le cancer colorectal est la deuxième cause de mortalité par cancer en France, avec 18 000 décès annuels. Il touche chaque année 42 000 nouveaux patients, le plus souvent après 50 ans. Comme l’explique le Pr Jean-Christophe Saurin, hépato-gastro-entérologue, la France a rapidement agi pour prévenir la maladie en mettant en place des programmes de dépistage organisé.

 

Ecoutez le Pr Jean-Christophe Saurin, hépato-gastro-entérologue à l’hôpital Edouard Herriot (Lyon) : « La France est exemplaire puisqu’elle a mis en place en 2005, un premier test, le test Hemoccult qui détecte déjà beaucoup de cancers. »

 

Le test Hemoccult recherche du sang dans les matières fécales. Pour s’y soumettre, il faut remettre 2 prélèvements de 3 selles différentes. Mais, il existe aujoud'hui un test plus simple (un seul prélèvement) et aussi plus efficace : deux fois plus de cancer détectés (80%) et quatre fois plus de lésions précancéreuses. Mais il n’a toujours pas remplacé Hemmocult, alors qu’il serait « mieux accepté et mieux réalisé par les personnes ciblées, » selon la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie.

 

Un « concours de lenteur » dans la mise en place

Pourtant, le test immunologique fait l'unanimité dans les différentes institutions et chez les médecins : la Haute Autorité de Santé a recommandé son usage en 2008, l’Institut National du Cancer (INCa) en 2011 et l’ancienne secrétaire d’Etat, Nora Borra, l’avait inscrit pour être substitué au test Hemoccult en 2013. Voilà six ans que la transition devrait être effectuée, et pourtant les choses n'ont toujours pas bougé, constate la SNFGE. « Chaque mois qui passe, ce sont des dizaines de vie en plus qu’on peut sauver. Il faut rapidement passer à ce test, » martèle le Pr Saurin. Le Pr Laurent Beaugerie, président de la SNFGE, ne mâche pas ses mots : il dénonce « un concours de lenteur entre l’Assurance Maladie et les cabinets successifs du ministère de la Santé. »

 

Ecoutez le Pr Jean-Christophe Saurin, hépato-gastro-entérologue : « Ce qui freine, ce sont des problèmes administratifs, d’organisation de la mise en place de ce dépistage et de coûts. »

 

 

Les gastro-entérologues demandent donc des garanties : un appel d’offres pour acheter les tests immunologiques avant la fin du mois, un calendrier public de transition d’Hemoccult au test immunologique et surtout, la mise en place d’un « groupe technique pour le dépistage du cancer colorectal » qui encadre le dépistage.

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