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QUESTION D'ACTU

2500 enfants concernés par an

Du Viagra pour soigner des bébés victimes d’AVC à la naissance

Une équipe française vient de montrer chez le rat, que le sildénafil, substance contenue dans la « pilule bleue » protègerait le cerveau lorsqu’il est injecté quand l’AVC survient à la naissance.  

Du Viagra pour soigner des bébés victimes d’AVC à la naissance Geoff Moore / Rex Featu/REX/SIPA




Au delà du traitement des troubles de l’érection, le Viagra pourrait bien avoir d’autres vertus bien plus inattendus. En effet d’après les résultats obtenus par une équipe de chercheurs INSERM, ce médicament pourrait également venir en aide à certains nouveaux-nés victimes d’AVC à la naissance. Un accident rare, mais qui touchent tout de même trois nourrissons pour mille naissances chaque année, soit près de 2500 bébés. Ces scientifiques sont donc partis du constat initié par des études antérieures, à savoir que le monoxyde d’azote (NO) inhalé au moment d’un AVC permettait de restaurer partiellement le flux sanguin, limitant ainsi les conséquences de l’ischémie. C’est parce que le sildénafil, molécule contenue dans le Viagra, est connu pour freiner justement la dégradation du NO dans l’organisme que les auteurs de cette nouvelle étude ont eu l’idée de l’utilisation dans cette nouvelle indication.


Un neuro-protecteur qui améliore la perfusion globale du cerveau

C’est également parce que ce le Viagra est déjà autorisé chez le nourrisson dans le cadre du traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire que cette équipe INSERM s’est lancée dans cette expérience. Pour le moment, leurs résultats qui viennent d’être publiés dans la revue de référence Stroke, ont été obtenus chez le rat. Pour tester leur hypothèse, ils ont donc ont volontairement provoqué un accident ischémique cérébral chez des rats nouveaux-nés et leur ont injecté une dose de sildénafil au même moment. Ils ont ensuite analysé les dégâts causés par le caillot et les modifications dans le comportement des animaux. Résultat, au bout d’une semaine, les rats qui avaient reçu l’injection de Viagra présentaient moins de séquelles motrices et leur cerveau était davantage préservé que celui des animaux témoins (chez lesquels l’AVC a été provoquée, mais le sildénafil n’a pas été injecté). « Le sildénafil a joué un rôle neuro-protecteur en améliorant la perfusion globale du cerveau », estime Olivier Baud, co-auteur des travaux.

 

Un essai clinique chez des nouveau-nés, d’ici 3 à 5 ans

« Ce que nous voyons chez le nouveau-né semble se vérifier aussi chez l’adulte, comme l’attestent d’autres travaux menés en parallèle en Allemagne. Les effets biologiques du monoxyde d’azote dans cette indication sont de plus en plus crédibles » ajoute Olivier Baud. Le prochain défi pour cette équipe INSERM est désormais de tenter d’identifier les mécanismes neuro-protecteurs mis en jeu et de trouver plus précisément à quel moment et également à quelle dose ce vieux médicament serait le plus efficace. Olivier Baud prévoit ensuite un premier essai clinique chez des nouveau-nés, d’ici trois à cinq ans si tout se déroule bien.

 

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