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Une appli qui dissuade les anciens alcooliques de replonger

L’accompagnement des alcooliques en sevrage peut passer par les smartphones. C’est ce que révèle une étude américaine publiée dans JAMA Psychiatry.

Une appli qui dissuade les anciens alcooliques de replonger Simon Lees / Future Pub/REX/SIPA




La route vers la guérison est longue et sinueuse pour les alcooliques. L’après traitement est une phase très difficile. Les groupes de soutiens, les psychiatres, les solutions médicamenteuses peuvent être des moyens pour ne pas replonger. Pourtant, les rechutes après le sevrage alcoolique sont fréquentes. Des chercheurs ont tenté à savoir si une application smartphone d'aide aux alcooliques pouvait réduire le risque de rechutes. 


Une application très intrusive

Des spécialistes de l’Université du Wisconsin ont crée une application appelée A-Chess. Son but est d’essayer de dissuader les alcooliques de reboire ou de prendre des risques en trainant autour de bar ou de pub.

Les utilisateurs recoivent tous les jours sur leur smartphone des messages d'encouragement pour ne pas craquer. Toutes les semaines, ils répondent à un questionnaire pour aider leur conseiller à évaluer la difficulté du patient à résister à la tentation.

Au-delà de ces éléments classiques , cette appli va beaucoup plus loin. Au début du traitement, les patients doivent rentrer la localisation de leurs bars préférés. Le but, permettre à l’application de les dissuader de s’approcher de ces bars avec un message d’alerte aux patients su la proximité d'une zone à risque.
Un bouton de panique permet aux patients de se distraire au cas où la tentation serait trop forte. Et si l’application repère que le patient reste trop longtemps près d’un bar, elle lui envoie une vidéo d’un alcoolique racontant sa misère face à la maladie ou une vidéo d’un de ses enfants l’implorant de ne pas boire.

Les méthodes sont très intrusives mais « nécessaires pour les alcooliques, qui ont besoin de ce genre d’intervention pour se battre face à l’alcoolisme », reconnait le Pr Gustafson.

Une aide face à la tentation

Pour évaluer son efficacité sur les patients, les équipes du Pr David Gustafson, auteur de l’étude, ont observé 349 patients pendant un an. 179 ont suivi un an de traitement classique post-sevrage et 170 un an de traitement ainsi qu'un smartphone avec l’application. L’idée était d’évaluer le nombre de jours à risque par semaine. Une journée à risque pour un alcoolique, c’est lorsqu’il boit plus de quatre verres pour les hommes et trois verres pour les femmes en moins de deux heures. Chaque patient devait donner tous les mois le nombre de jour où il avait mis en danger sa guérison.

La différence est flagrante. En moyenne, les alcooliques utilisant l’application prenaient des risques 1,39 jour par semaine contre 2,75 jours par semaine pour les patients sans l’application.

Les chercheurs ont pu voir si l'application aidait aussi à s'abstenir de boire. Sur les 170 patients avec l’application, 52% ont réussi à ne pas boire une goutte pendant toute la durée de l’étude contre 40% pour les patients recevant le traitement traditionnel. 

Les smartphones en appui des traitements médicaux 

Pour l’instant, l’application A-Chess n’est pas à la portée de tous. « Pour rejoindre l’étude, les mutuelles doivent débourser 10 000$ par patient » indique l'auteur de l'étude. Le prix devrait baisser rapidement. Une entreprise aurait été engagée pour créer une application du même type que A-Chess, accessible au grand public.

Pour le le Pr Gustafsoon, les résultats de ce premier essai  devraient ouvrir de nouvelles opportunités pour traiter d’autres types de maladies ou d’addictions.  « Ce type de traitement va permettre de révolutionner pas seulement le traitement de l’addiction, mais tout le domaine de la santé publique. » L’intégration des smartphones dans la médecine n’en est qu’à son début mais son développement devrait exploser dans les prochaines années.

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