Révolution dans les pharmacies. Ce 21 mai, la fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a signé un accord avec l’Assurance maladie. Il inaugure la création d’un « honoraire de dispensation », soit une rémunération à la boîte délivrée. Jusqu’ici, les revenus des officines provenaient des marges fondées sur les prix des médicaments.
Une « stabilité des ressources »
Dans un système où les prix des molécules sont tirés vers le bas, les pharmaciens se disaient menacés. Actuellement, ils ajoutent au coût hors taxe des médicaments une marge, calculée selon un pourcentage lié au prix du fabricant. A partir du 1e janvier 2015, ces revenus ne représenteront que la moitié des recettes des officines. Les pharmaciens recevront, en plus de leur marge qui sera revue à la baisse, un forfait de 80 centimes par boîte vendue, puis d’un euro en 2016. Lorsqu’ils délivreront une ordonnance de plus de 5 médicaments, ils recevront 50 centimes supplémentaires. Cette réforme « permet une stabilité des ressources du réseau officinal pour les deux ans à venir », souligne le syndicat majoritaire dans un communiqué.
Atteindre 85% de substitution
En outre, grâce à cet accord signé avec l’Assurance maladie, « les pharmaciens voient renforcé leur rôle d’acteurs de soins de premier recours. » Ils pourront inscrire la posologie des médicaments sur les boîtes. Ils seront également habilités à effectuer des entretiens d’accompagnement auprès des patients après une prescription, comme dans le cas d’un asthme. Chaque entretien sera synonyme de 40 euros reversés à l’officine. Aux yeux de la FSPF, cette mission « confirme [le rôle du pharmacien] dans l’accompagnement des patients chroniques. »
La réforme ne s’effectue pas sans contrepartie. En échange de ces forfaits versés par l’Assurance maladie, les pharmaciens s’engagent à revoir leurs marges à la baisse. Ils ont aussi promis d’atteindre 85% de taux de substitution de génériques, dans le cadre du programme « tiers payant contre générique. » Pour la Sécurité sociale, cela représentera un coût de 2 milliards d’euros en 2015 et de 2,5 milliards en 2016, selon Philippe Gaertner, président de la FSPF.