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QUESTION D'ACTU

Accès aux soins

Pauvreté : les familles monoparentales les plus touchées

L'accès aux soins reste encore inégale sur le territoire français. La crise et les disparités de revenu expliquent en partie ce phénomène selon l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale.

Pauvreté : les familles monoparentales les plus touchées Médecin du monde en consultation. CHAMUSSY/SIPA




Ça n’est une surprise pour personne, la crise économique a creusé les inégalités depuis 2008. Et l'on ne parle pas ici que d’inégalités de revenu, mais aussi d’inégalités d’accès aux soins. Dans son rapport 2013/2014, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) souligne en effet une réelle hétérogénéité dans ce domaine, conséquence de la crise qui touche les foyers les moins aisés.


Des renoncements aux soins

Au cours des cinq dernières années, l’accès aux soins s’est dégradé, puisque chaque année, un quart des Français renoncerait à se faire soigner par manque de moyens financiers. Cependant, le renoncement aux soins ne concerne pas tous les Français, et varie en fonction du revenu. Ainsi, chez les personnes gagnant moins de 876 euros par mois, 25 % d'entre eux ont décidé, au cours de l’année 2011, de ne pas se faire soigner, contre 7 % des personnes appartenant au cinquième quintile de niveau de vie (les plus aisés).

La structure familiale et le sexe peuvent aussi avoir une influence sur la décision de renoncer aux soins. L’ONPES note ainsi que c’est le cas 24,6 % des familles monoparentales et de 18,4 % des femmes, contre 11,5 % des hommes célibataires.

Refus persistant de patients CMU chez les médecins
Dans le même temps, le nombre de bénéficiaires des aides de prise en charge médicale, comme la couverture maladie universelle (CMU et CMU-C) ou l’aide complémentaire de santé (ACS) a augmenté depuis le début de la crise. Ces aides, qui permettent de ne pas avoir à assumer une partie des dépenses non remboursées par la sécurité sociale, visent à améliorer l’accès aux soins des populations les plus précaires. En 2012, c’est plus de 2,1 millions de personnes qui bénéficient de la CMU, une augmentation de plus de 47 % depuis 2008. Un amortisseur social qui n'a cependant pas empêché l'augmentation des renoncements aux soins.

Mais le rapport souligne aussi un problème important, celui du refus croissant de certains médecins d’accorder un rendez-vous à un de ces bénéficiaires. En 2009, en région parisienne, un quart de ces patients s'étaient vu refuser une prise en charge. Ce taux monte à plus de 30% pour les soins dentaires et à 40% pour les soins gynécologiques. Autant de facteurs qui contribuent à accroître les inégalités.


Mises en garde de « Médecins du Monde »

L’ONPES explique également que ces inégalités d’accès aux soins ont aussi été dénoncées par l’association Médecins du Monde, qui a vu la fréquentation de ses centres français augmenter de manière significative depuis le début de la crise. Ils ont accueilli plus de 30.000 personnes en 2012, dont 43% auraient dû être traités plus tôt.

Une croissance des inégalités qui implique une réelle action de la part des pouvoirs publics au niveau européen, selon l’ONPES. En 2010, l’Union Européenne avait élaboré un plan de lutte contre la pauvreté dont l’objectif, ramener 20 millions de personnes au dessus du seuil de pauvreté d’ici 2020, ne sera pas atteint.  Le rapport préconise que l'Union Européenne, forte de ses nouvelles compétences de coordination budgétaire, s'implique plus largement dans la définition des politiques sociales, que ce soit en matière d’éducation, de travail ou de santé.

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