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Infarctus, AVC

Cholestérol : une nano-molécule protège les artères

Un tout petit médicament stabilise les dépôts de graisses dans les artères qui peuvent provoquer des infarctus. Des résultats prometteurs chez l'animal.

Cholestérol : une nano-molécule protège les artères CLAVIERES VIRGINIE/SIPA




Des chercheurs américains on mis au point un nanomédicament qui permet de stabiliser les dépôts de graisses artériels qui peuvent provoquer infarctus et accidents vasculaires cérébraux (AVC). Obtenus chez la souris, ces résultats publiés mercredi dans Science Translational Medicine pourraient présenter un intérêt thérapeutique majeur pour des millions de personnes dans le monde.

 

80% des cas de mort subite

Nous sommes quasiment tous porteurs de plaques d'athérome sur la paroi de nos artères. Elles sont formées principalement de dépôts de cholestérol et d'accumulation de cellules, qui sécrètenent des molécules inflammatoires. En s'épaississant elles peuvent boucher obstruer certains vaisseaux, et bloquer la circulation sanguine. Des plaques qui peuvent aussi se fissurer, se détacher, ou encore endommager la paroi des vaisseaux sanguins. Huit cas de mort subite sur dix sont liés à ces plaques d'athérome.


« De nombreux chercheurs essaient de développer des médicaments pour prévenir les infarctus en diminuant l'inflammation, mais cette approche a des inconvénients », indique l'un des auteurs de l'étude, Ira Tabas de l'université de Columbia. L'athérosclérose est une pathologie chronique. Et prendre pendant de nombreuses années des anti-inflammatoires n'est pas forcément acceptable « pour prévenir un infarctus qui pourrait ne jamais survenir ». Les anti-inflammatoires présentent des effets indésirables, surtout lorsqu'ils ne sont pas administrés localement mais à l'ensemble du corps.

 

1 000 fois plus petit qu'un cheveu

Les chercheurs ont donc décidé de délivrer cet anti-inflammatoire directement au niveau des plaques d'athérome. Ils ont développé pour cela de très petites particules, de moins de 100 nanomètres. Soit 1 000 fois plus petites qu'un cheveu. Ces nanomédicaments sont composés de polymères biodégradables. Leur surface très collante et leur petite taille leur permet de se lier à la plaque d'athérome. Ces nanomédicaments renferment une protéine anti-inflammatoire qui n'est libérée qu'à l'arrivée sur la plaque d'athérome. Ces mini-particules agissent donc un peu comme des drones ou des chevaux de Troie.

 

Les chercheurs ont administré ces nanomédicaments à des modèles animaux d'athérosclérose, des souris ayant des taux élevés de cholestérol. Chez les animaux ayant reçu ce traitement pendant cinq semaines, les scientifiques ont constaté une stabilisation des plaques d'athérome mais aussi une amélioration des lésions artérielles. Les nanomédicaments ont en particulier supprimé le stress oxydatif, diminué la nécrose et favorisé le recouvrement des plaques par une couche de collagène protectrice.

 

A valider chez l'homme

Ces résultats doivent être validés chez l'homme car ce modèle animal présente des limites. Les plaques d'athérome des souris ressemblent bien à celles des humains mais les souris ne développent pas pour autant d'infarctus à cause de ces plaques. Toujours est-il que « c'est le premier exemple d'une technologie reposant sur une nanoparticule ciblée qui réduit l'athérosclérose dans un modèle animal », indique Omid Farokhzad, de la Harvard Medical School.

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