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QUESTION D'ACTU

Tabac : 13 euros le paquet pour amortir les coûts





Un personne meurt toutes les 6 secondes des conséquences du tabac. Réunis à Abu Dhabi par l’OMS pour une conférence internationale, les experts ont, un nouvelle fois, lancé un appel aux Etats pour que « l’industrie du tabac mette la clé sous la porte », pour reprendre l’expression de sa présidente, Margaret Chan.

L’affaire est loin d’être gagnée lorsqu’on regarde les chiffres. C’est justement ce qu’a fait Microeconomix. Ce cabinet de recherche et d’expertise économiques s’est intéressé au coût social du tabac en identifiant les vainqueurs et les perdants du commerce de cigarettes.
Aujourd’hui, 73 000 décès liés au tabac sont enregistrés chaque année en France. Le prix du paquet, un plus de 6 euros, est « calculé pour ne fâcher ni les fumeurs ni les buralistes, tout en envoyant un signal aux associations antitabac », confie l’économiste Julien Gooris au Parisien.

Mais quel devrait être « le juste prix » pour équilibrer les gains et les pertes financières consécutives au tabac. Très exactement, 13,07 €, conclut cette analyse. Voilà pourquoi.

Avec les différentes taxes, l’Etat empoche 14 Mds€ et "économise" 6,6 Mds€ de pensions non versées aux fumeurs décédés prématurément. A l’inverse, il débourse 16,3 Mds€ en dépenses de santé et fait une croix sur les 3,3 Mds€ d’impôts non encaissés, toujours en raison des décès prématurés. Au final, la puissance publique sort gagnante (1 Md€, environ) de cette opération.

Mais du côté des entreprises, la balance n’est pas du tout favorable. « Du fait de la perte de production (et donc de chiffre d’affaires) due aux absences ou aux décès (nécessité de recruter un nouveau salarié, de le former, etc.), pour 2013, ce surcoût est estimé à 16 Mds€ », explique le journaliste Vincent Vérier.

Alors, pour combler ces pertes, le prix du paquet devrait être fixé à 13,07 €.

Au moment où les députés examinent en commission à l’Assemblée nationale le projet de loi Santé, un autre chiffre devrait les faire réfléchir : un milliard d’individus pourraient mourir du tabac au XXI e siècle. Un argument suffisant, en dehors de toute évaluation comptable, pour résister à la pression des industriels.

 

Première publication le 23 mars 2015

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