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QUESTION D'ACTU

Tuberculose : des Lillois déjouent l'antibiorésistance





C’est décidément une semaine faste pour la recherche biomédicale française. Après la publication mardi, dans Nature, d’une découverte majeure sur les cellules-réservoirs de VIH, ce sont ce vendredi des chercheurs lillois qui publient dans la prestigieuse revue Science. Ils auraient mis au point un candidat-médicament capable de lutter contre l’antiobiorésistance.

Si les sanatoriums ont fermé leur portes en Europe, si l’on ne meurt – presque – plus de la tuberculose dans notre pays, c’est grâce à une des découvertes majeures du 20e siècle : les antibiotiques. Mais les années passant, Mycobacterium tuberculosis, le bacille responsable de la maladie, a su s’adapter. Il a développé des mutations qui lui permettent de résister de plus en plus aux antibiothérapies.

Sur les 10 millions de cas de tuberculose recensés chaque année dans le monde, près d’un demi-million seraient dus à une bactérie multirésistante, explique l’Inserm dans un communiqué. Dans un cas sur deux, les patients touchés par ces souches décèdent.

Une équipe lilloise, rassemblant des chercheurs du CNRS, de l’Inserm et de l’Institut Pasteur, est parvenue, grâce à des manipulations génétiques, à trouver une parade à la résistance à l’éthionamide, antibiotique de référence dans le traitement de la tuberculose.

Comme de nombreux anti-tuberculeux, cette molécule fait partie des « pré-antibiotiques », c’est-à-dire qu’elle doit être activée à l’intérieur des bactéries pour développer son effet antibiotique. Les souches deviennent résistantes notamment en bloquant cette activation. La molécule devient ainsi inoffensive pour Mycobacterium tuberculosis.

« Au travers de la forte collaboration qui lie nos équipes de biologistes et de chimistes médicaux, nous avons réussi à inventer un prototype de molécule, SMARt-420, qui réveille une nouvelle voie de bioactivation de l’éthionamide, provoquant ainsi une resensibilisation complète des bactéries résistantes à cet antibiotique », explique le Dr Alain Baulard, directeur de recherche au Centre d’infection et d’immunité de Lille.

Pour l’heure, les tests de SMARt-420 n’ont été menés que sur des souris. Mais les résultats concluants laissent entrevoir de nouvelles voies thérapeutiques pour traiter la tuberculose. Un candidat-médicament est actuellement en développement avec le laboratoire GlaxoSmithKline et la biotech BioVersys, précise l’Inserm. Ces travaux pourraient également être utiles pour lutter contre l’antibiorésistance développée par d’autres bactéries à l'origine de maladies infectieuses.

 

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