C’est l’un des secrets les mieux gardés de la République. C’est sans doute la raison pour laquelle il attise autant la curiosité des journalistes. Denis Demonpion et Laurent Léger se sont penchés sur la santé des présidents de la République dans un ouvrage au titre évocateur « le dernier tabou (1) ». Entre anecdotes et réflexions plus profondes sur les mensonges d’Etat, les auteurs reviennent sur des épisodes qui ont fait vaciller le pouvoir. Le Parisien publie trois extraits chocs du livre.
Le 26 juillet 2009, Nicolas Sarkozy fait un malaise après un jogging. L’entourage appelle le samu mais, au bout du fil, l’interlocuteur croit à une blague et raccroche. Il s’ensuit alors une grande confusion où les médecins du samu se heurtent au médecin militaire. Dans les airs, c’est la valse des hélicoptères. Le président est évacué au bout d’une heure et demie par l’un d’eux alors que l’ambulance était sur place depuis longtemps.
Cafouillage d’un côté, mensonge de l’autre. Le 2 septembre 2005, Jacques Chirac fait un accident vasculaire cérébral (AVC). Sa femme et sa fille exigent que l’on passe sous silence l’AVC. Devant la réserve des médecins du Val-de-Grâce, le communiqué final fera été d’un petit accident vasculaire mais amputé de la précision « cérébral ».
Du début à la fin, François Mitterrand aura vécu sa maladie dans le secret. Le 6 janvier 1996, veille de sa mort, le Président convoque ses proches. Il a programmé sa fin, une injection par voie intraveineuse lui est administrée. Une seule personne sait ce qui s’est passé mais elle ne dira rien.
Ces cachotteries, est-ce si grave, demande le Parisien à l’un de auteurs de l’ouvrage. Réponse de Laurent Léger : de la même façon qu’un pilote d’avion doit pouvoir vous emmener jusqu’à l’aéroport dans de bonnes conditions, un Président qui tient la destinée d’un pays dans ses mains doit être capable d’exercer sa fonction.
(1) "Le Dernier Tabou, révélations sur la santé des présidents" (Ed Pygmalion)
