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Institut national de la consommation

Protections féminines : des traces de composés toxiques mises en évidence

Près de la moitié des produits d'hygiène féminine testés par 60 millions de consommateurs contiendrait des traces de produits toxiques.

Protections féminines : des traces de composés toxiques mises en évidence Stocklib / Monika Adamczyk

  • Publié le 25.02.2016 à 15h04
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L’Institut national de la consommation alerte les pouvoirs publics suite à une enquête sur les protections féminines. Sur onze produits testés, parmi les plus couramment utilisés, l’établissement public a détecté des composés potentiellement dangereux. Dans une enquête publiée dans sa revue 60 millions de consommateurs, il appelle à augmenter la vigilance sur la fabrication et sur l'information aux consommatrices.

C’est suite à l’alerte de Mélanie Doerflinger, largement relayée sur les réseaux sociaux, que l’INC s’est intéressé à la composition des protections féminines. Emue et inquiétée par le sort du mannequin Lauren Wasser, l’étudiante en histoire de 20 ans avait lancé, à l’été 2015, une pétition réclamant à Tampax un affichage de la composition de ses produits.

Du Roundup dans un produit bio

Après analyse, des pesticides organochlorés ont été détectés dans l’une des quatre serviettes hygiéniques testées. Des composés organiques halogénés et de la dioxine ont également été relevés dans les trois tampons choisis. Du glyphosate, le principe actif de l’herbicide Roundup, a même été retrouvé dans un protège-slip de la marque Organyc, pourtant fabriqué à partir de coton biologique !

Si les quantités de ces molécules étaient minimes, leur présence n’en reste pas moins inquiétante. « Ce n’est pas parce que les taux sont faibles que l’on peut garantir le risque zéro. En l’absence d’étude sur le passage systémique de chaque substance à partir du vagin, on ne peut rien conclure », estime le Dr Jean-Marc Bohbot pour 60 millions de consommateurs.

Des produits reconnus cancérigènes

Le glyphosate a en effet été classé cancérigène probable pour l’homme, et les pesticides peuvent perturber le système endocrinien. La présence dans les tampons de dioxine, dont la toxicité a été établie, soulève sans doute le plus d’interrogations, ces produits étant en contact direct avec la muqueuse vaginale de façon chronique et prolongée.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, « les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers ».

En soulevant la question de la composition des Tampax, Mélanie Doerflinger n’espérait sans doute pas un relais aussi important, et pensait plus à d’éventuels problèmes d’allergies. Mais son appel a visiblement été entendu et son interrogation poussée, sa pétition réunissant à ce jour plus de 180 000 signatures, et suscitant l’intérêt des associations de consommateurs.

Les fabricants de protections féminines, assujettis à la réglementation de l’industrie du papier et n’étant soumis à aucune obligation d’information sur la composition, sont appelés à réagir, par les consommateurs et par leurs défenseurs.

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