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Grossesse : le paracétamol augmente le risque d'autisme

Le paracétamol au cours de la grossesse peut accroître le risque de troubles du développement. Les enfants exposés souffrent plus d’autisme, d’inattention et d’impulsivité.  

Grossesse : le paracétamol augmente le risque d'autisme nata-lunataD/epictura

  • Publié le 04.07.2016 à 16h04
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Le paracétamol n’est pas si anodin que cela. Le risque d’autisme et de troubles du développement est accru chez les enfants exposés pendant la grossesse. Le recours à cet antalgique est pourtant fréquent chez les femmes enceintes. Il fait même partie des rares médicaments qui ne sont pas déconseillés au cours de la gestation. Mais les études indiquant le contraire sont de plus en plus nombreuses. La dernière en date est parue dans l’International Journal of Epidemiology et concerne 2 644 paires mère-enfant.

En traitement de la douleur

40 % des femmes ont pris du paracétamol alors qu’elles étaient enceintes, dans le cadre de cette étude menée par le Centre de recherche en épidémiologie environnementale (Barcelone, Espagne). Les chercheurs les ont réparties en trois groupes : celles qui en avaient consommé par intermittence, de manière récurrente, et celles n’en ayant jamais eu besoin. La plupart du temps, le paracétamol était indiqué pour soulager des douleurs.

Cet antalgique est considéré comme inoffensif par le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT). « Les données publiées sont très nombreuses et rassurantes », précise-t-il sur son site. Il est vrai qu’à l’heure actuelle, le bénéfice excède les risques évoqués dans des publications qui demandent confirmation sur de plus grands groupes.

Cette dernière étude est la première à évoquer un lien entre le paracétamol et les troubles du développement. Les enfants ont été suivis pendant la grossesse, à l’âge d’un an puis cinq ans. Le risque de troubles de l’attention et d’hyperactivité est accru de 30 % chez les filles et les garçons dont la mère a pris l’antalgique régulièrement au cours de la gestation. Cela se traduit par de moins bons résultats lors d’un test qui évalue l’inattention, l’impulsivité et la vitesse d’analyse visuelle.

Les hommes plus sensibles

Les symptômes évoquant un trouble du spectre autistique sont aussi plus nombreux chez les jeunes participants de sexe masculin. Si aucun diagnostic n’a été posé de manière formelle, « l’augmentation des symptômes chez un enfant peut l’affecter, même s’ils ne sont pas assez sévères pour assurer un diagnostic de trouble neuro-développemental », souligne Claudia Avella-Garcia, co-auteur de l’étude.

Selon les chercheurs, plusieurs facteurs peuvent expliquer la plus grande susceptibilité des fœtus masculins face au paracétamol. Des travaux sur l’animal ont déjà montré que ce phénomène se produit bien. Les hormones masculines sont probablement en cause, selon Claudia Avella-Garcia. « Nos résultats suggèrent la présence d’une perturbation endocrinienne et androgène, à laquelle les cerveaux masculins peuvent être plus sensibles », explique-t-elle.

De manière générale, son équipe suppose que le mode d’action du paracétamol risque d’interférer avec le développement cérébral du fœtus. C’est son effet sur les récepteurs cannabinoïdes qui est en cause.
« Dans la mesure où ces récepteurs aident normalement à déterminer comment les neurones se développent et se connectent avec les autres, le paracétamol peut altérer ce processus », détaille le Dr Jordi Júlvez. Le chercheur évoque également un effet néfaste sur le système immunitaire qui dégrade la capacité à assimiler l’antalgique.

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