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Cancer de la peau

Le mélanome touche plus les femmes mais tue plus les hommes

Alors que les femmes sont plus touchées par les mélanomes, une étude révèle que les jeunes hommes décèdent plus fréquemment des suites de ce cancer.  

Le mélanome touche plus les femmes mais tue plus les hommes ALFRED/SIPA

  • Publié le 27.06.2013 à 14h12
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En France, chaque année, environ 8.300 mélanomes sont diagnostiqués, dont un peu plus de la moitié (53 %) chez les femmes, et environ 1.600 personnes décèdent de cette maladie. A travers le monde, même constat, les femmes sont plus fréquemment touchées par cette forme dangereuse de cancer de la peau, en revanche, plusieurs études montrent que cette maladie serait plus grave, voire plus souvent mortelle, quand elle touche les hommes. Une différence entre les deux sexes que les dermatologues ont observé depuis plus de dix ans, mais qu’ils ne sont toujours pas capable d’expliquer précisément.
Pour la première fois, une étude américaine qui vient de paraître dans le Jama Dermatology montre que cette surmortalité masculine dans le mélanome existe aussi dans la population jeune. Les auteurs de ce travail ont suivi 26 107 adolescents et jeunes adultes chez qui l’on avait diagnostiqué un mélanome entre 15 et 39 ans. A taille et à type de tumeur égale, quelque soit l’endroit où elle est localisée, les jeunes hommes sont 55% plus susceptibles de mourir que les femmes. Plus précisément sur les 1.561 décès survenus pendant l’étude imputables au mélanome 64% étaient des hommes. Pourtant au départ de l’étude, ils ne représentaient que 39% des cas de mélanome.   

 

Ecoutez le Dr Thomas Jouary, dermatologue dans l’unité de cancérologie cutanée du CHU de Bordeaux : «  L’autre intérêt de cette étude, c’est qu’elle permet de confirmer que le mélanome est aussi une maladie qui touche les jeunes et que c’est assez fréquent. »

 

Les auteurs de cette étude ne sont pas parvenus à expliquer cette différence de mortalité entre les deux sexes. Ils évoquent toutefois plusieurs hypothèses. L’une d’elle serait que les hormones féminines pourraient avoir une influence sur la survenue du mélanome ou à contrario, assurer une protection vis-à-vis de sa mortalité. De nouvelles études seront de toute façon nécessaires, afin de comprendre, sur des bases biologiques, les raisons de cette disparité entre les sexes dans la survie du mélanome.
De plus, ces scientifiques souhaitent que leurs résultats encouragent les pouvoirs publics  à mettre en place des stratégies de dépistage précoce chez les jeunes hommes.

 

Ecoutez le Dr Thomas Jouary : «  C’est dans le domaine cosmétique qu’il faudrait faire passer des messages aux hommes. Ils ont de plus en plus recours aux lampes à bronzer. »

 

Ces résultats apportent donc de nouveaux arguments scientifiques en faveur d’une prévention plus efficace, notamment chez les jeunes, contre le mélanome. Des données qui devraient intéresser les membres de l’Académie de médecine qui ont récemment demandé l’interdiction des publicités pour les cabines de bronzage.  Depuis 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) les a classés comme «cancérogènes certains pour l’homme », après avoir notamment évalué que le risque de développer un mélanome cutané est augmenté de 75 % pour les individus ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans. D’ailleurs, la publicité qui a attiré les foudres des académiciens, cible justement les jeunes hommes qui aiment le sport. Dans cette publicité, les champions du cercle des Nageurs de Marseille, dont certains se sont particulièrement distingués lors des Jeux Olympiques de Londres 2012, sont présentés comme les « nouveaux ambassadeurs »  d'une marque « à l’image de notre équipe : jeune, dynamique et ambitieuse dans sa spécialité », pas vraiment le slogan idéal de prévention du mélanome…

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