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Méta-analyse du Lancet

Ménopause : le THS augmente le risque de cancer de l'ovaire

Le traitement hormonal substitutif est associé à une augmentation du risque de cancer de l’ovaire, même sur de courtes durées. Mais ces résultats sont à prendre avec précaution, selon un spécialiste.

Ménopause : le THS augmente le risque de cancer de l'ovaire SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

  • Publié le 14.02.2015 à 11h03
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Prendre des hormones de substitution au moment de la ménopause ne serait pas sans risque, même à court terme. Cinq ans de traitement suffisent à augmenter le risque de cancer de l’ovaire. C’est ce que conclut une méta-analyse, parue dans The Lancet ce vendredi.

 

Une augmentation relative

En moyenne, le risque de cancer de l’ovaire serait accru de 40 % chez les femmes sous traitement hormonal substitutif, par rapport à celles qui n’en ont jamais reçu. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) ont passé en revue 52 études, avec un cumul de 21 488 femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire. Ce lien est équivalent pour les deux principaux THS (œstrogènes seuls ou œstrogènes/progestérone).

 

Pour le Dr Christian Jamin, gynécologue à Paris, ces résultats sont à prendre avec du recul. « D’abord, le risque de cancer de l’ovaire est très faible. Ici, on a au maximum, et pour certaines tranches d’âge, une augmentation de 0,5 pour 1 000 pour 5 ans. C’est donc très difficile de tenir compte de chiffres aussi faibles dans des études observationnelles », modère ce spécialiste contacté par pourquoidocteur.

 

Ecoutez le Dr Christian Jamin, gynécologue à Paris : « La 1ère explication, c’est que le traitement créerait des cancers, la 2e qu’il stimulerait les cancers de l’ovaire. »

 

Les deux formes les plus courantes

La méta-analyse signale aussi une augmentation du risque particulièrement marquée dans les deux cancers de l’ovaire les plus courants (cancer séreux et cancer endométrioïde). Mais là encore, le Dr Jamin n’y voit pas une cause d’inquiétude. « Si on avait vu augmenter un cancer rare, on aurait pu se dire qu’il y avait quelque chose d’étrange. Augmenter proportionnellement en fonction de l’incidence naturelle n’apporte absolument aucune information », constate le gynécologue. En outre, le risque disparaît cinq ans après l’arrêt du traitement hormonal, et la mortalité n’est pas augmentée.

 

Ecoutez le Dr Christian Jamin, gynécologue à Paris : «  Mon avis, c’est qu’il n’y a pas lieu de se priver de traitement hormonal substitutif quand une femme en a besoin. »

 

Des doses de plus en plus réduites

Cette méta-analyse ne manquera pas de relancer le débat sur la prescription des traitements hormonaux substitutifs. Selon l’article du Lancet, aucune mention n’est faite du risque de cancer de l’ovaire dans les différentes recommandations. En réalité, la France a revu en 2014 le service médical rendu. La Commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) considère toujours le rapport bénéfices-risques favorable. Mais depuis le début des années 2000, les indications de prescription se sont resserrées autour de la ménopause. Les durées et les doses se sont aussi abaissées. Dans certains cas, cependant, un traitement long peut être nécessaire.

 

Ecoutez le Dr Christian Jamin : « 20 % des femmes ont des bouffées de chaleur à 70 ans et ont besoin de traitements longs. »

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