Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme de plus de 50 ans. Il est responsable de 9.000 décès par an, mais beaucoup de formes sont d'évolution lente et ne nécessitent pas forcément de traitement chez l'homme âgé. Lorsqu’il est diagnostiqué tôt, son traitement est très efficace.
Le cancer de la prostate est un cancer qui touche principalement les cellules « glandulaires » qui sécrètent « le liquide prostatique », l’un des constituants du sperme. Ce sont des « adénocarcinomes ».
Les mictions trop fréquentes, lorsque le besoin d’uriner est fréquent, portent le nom de « pollakiurie ». Lorsque les envies sont pressantes, on parle « d’urgenturie » ou « mictions impérieuses ». Lorsque les mictions sont difficiles, on parle de « dysurie ».
La prostate est une glande qui fait partie de l’appareil génital de l’homme. Elle se trouve sous la vessie, devant le rectum et elle entoure le canal par lequel est évacuée l’urine de la vessie, « l’urètre ».
Il n’existe pas de cause identifiable de survenue du cancer de la prostate. Il existe cependant des facteurs de risque qui peuvent favoriser le développement du cancer. Il est important d’avoir à l’esprit que la présence d'un ou plusieurs facteurs de risque n'entraîne pas systématiquement l'apparition d'un cancer. De même, l’absence de facteurs de risque reconnus n’empêche pas l’apparition d’un cancer de la prostate.
Parmi les facteurs de risque prouvés, on retrouve l’âge, les antécédents familiaux et l’origine ethnique. Aucun de ces facteurs n'est modifiable. L’origine ethnique et géographique semble influencer la survenue de cancer de la prostate. On observe une fréquence plus élevée de cancers dans les populations d’Europe du Nord et d’Amérique du Nord, et plus basse dans les populations d’Asie du Sud-Est. De plus, être d’origine afro-antillaise est un facteur de risque de développer un cancer de la prostate.
En revanche, des études ont mis hors de cause certains facteurs dont la responsabilité avait souvent été débattue. La consommation d’alcool, l’hyperplasie bénigne de la prostate et la fréquence des activités sexuelles et des éjaculations n’ont pas de conséquences sur la survenue du cancer de la prostate. Enfin, une prostatite, même liée à une maladie sexuellement transmissible, n’augmente pas le risque de développer un cancer de la prostate, même si des publications récentes ont établi une association entre prostatite chronique à Trichomonas vaginalis, inflammation chronique et cancer de la prostate. Près de la moitié des hommes ont une prostatite et il s’agirait plutôt d’une coïncidence.
Le cancer de la prostate, à son début, ne cause que peu de signes. Ces signes apparaissent lorsque la tumeur grossit, et comprime les organes aux alentours.
Les premiers signes caractéristiques surviennent donc lorsque la vessie ou l’urètre sont irrités par la tumeur. On observe alors des anomalies lorsque la personne urine, ce sont les « troubles de la miction » ou « troubles fonctionnels urinaires ». Les personnes peuvent avoir un besoin fréquent d’aller uriner et dépasser les 7 mictions par jour (et nuit), c’est la « pollakiurie ». Le besoin d’aller uriner peut devenir pressant, voire impossible à contrôler, c’est « l’urgenturie » ou « miction impérieuse ». Si la tumeur comprime trop l’urètre, la personne peut avoir des difficultés à uriner avec un jet de faible débit ou qui s’interrompt, c’est la « dysurie ». Ce qui entraîne la sensation d’avoir la vessie encore pleine. En cas d’effraction d’un petit vaisseau sanguin par la tumeur, on peut retrouver la présence de sang dans les urines ou le sperme. Soit il est invisible à l’œil nu et uniquement détectable par la bandelette urinaire, soit les liquides ont une coloration rouge plus ou moins intense et il s’agit d’une « hématurie » ou « hémospermie ». Une sensation de brûlure lors de la miction peut être décrite, c’est la « brûlure mictionnelle ». Tous ces signes ne sont pas spécifiques du cancer de la prostate mais doivent alerter le malade sur une éventuelle pathologie vésico-prostatique.
Il peut exister une perturbation de la vie sexuelle à cause de troubles de l’érection et des douleurs à l’éjaculation.
Lorsque le cancer évolue et s’étend à des organes à distance de la tumeur, il peut y avoir des signes en rapport avec la localisation de l’atteinte. Principalement, ce sont des douleurs osseuses car le cancer de la prostate peut envoyer des métastases dans la colonne vertébrale. Dans les cas les plus graves, s’il y a une compression de la moelle épinière à cause d’un tassement de vertèbres, des signes neurologiques peuvent apparaître, comme des pertes de sensibilité, « les paresthésies » ou des déficits musculaires.
Par ailleurs, il existe aussi des signes témoignant d’une altération de l’état général, comme une fatigue chronique, un amaigrissement ou une perte d’appétit.