Près de 2 millions de familles françaises sont monoparentales. Dans ce nouveau modèle familial assumé par les femmes, le parent isolé jongle entre vie professionnelle, éducation des enfants et bien souvent difficultés financières. Une vie quotidienne harassante qui met à mal leur santé cardiaque, relève une vaste étude publiée ce jeudi dans l’American Journal of Public Health.
Les chercheurs de l’université Erasmus (Rotterdam, Pays-Bas), en collaboration avec une équipe du King's College de Londres (Royaume-Uni) et de l’université Harvard (Etats-Unis) ont examiné les dossiers médicaux et le statut marital de 11 000 Européennes et 6 000 Américaines nées entre 1935 et 1956, et les ont comparés.
Il apparaît qu’aux Etats-Unis, les femmes ont deux fois plus de probabilités d’être des mères célibataires qu’en Europe. En effet, 11 % des Américaines participant à l’étude ont été des mères célibataires à un moment donné de leur vie contre 5 % des volontaires européennes. L’étude montre également qu’un tiers des Américaines, et presqu’autant d’Européennes, sont mariées et ont un emploi.
Stress et tabagisme
De nombreux travaux ont montré que le mariage protège contre les maladies cardiovasculaires. Une protection à nouveau vérifiée avec ces travaux. Les mères isolées qui travaillent ont, en effet, un risque accru de 40 % de souffrir de maladies cardiaques et 74 % plus de risque d’être victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) par rapport aux femmes mariées.
« Le travail et le mariage offrent, ou du moins favorisent, la sécurité financière et sociale, a souligné à Reuters le Dr Frank van Lenthe de l’université Erasmus et responsable des travaux. Perdre le soutien de son partenaire ou la sécurité de son emploi peut entraîner un stress résultant à un mauvais mode de vie ». Les femmes isolées seraient en effet plus enclines à fumer.
Néanmoins, les chercheurs peuvent difficilement expliquer ces disparités entre les mères mariées et célibataires. En effet, ils n’ont pas eu connaissance du nombre d’enfants qu’ont eu ces femmes, du métier qu’elles ont exercé ou encore le nombre d’années où elles ont été mariées ou isolées. Autant de facteurs qui peuvent influencer leur état de santé cardiovasculaire des décennies plus tard.