Maman stressée, bébé perturbé. Une étude réalisée par des chercheurs des universités du Nouveau Mexique, de celle de Göttingen et du Centre allemand des primates montrent que le stress a un effet sur la croissance du bébé. C’est résultats sont publiés dans la revue PNAS.
Conséquences différentes selon la période du stress
Le stress prénatal chez la mère lorsqu’il arrive à la fin de la période de gestation entraîne une croissance plus lente dans l’utérus et pendant la petite enfance. Le stress a pour conséquence un manque d’investissement énergétique de la femme enceinte dans sa grossesse. Mais une fois que le nourrisson atteint l’indépendance nutritionnelle, il ne dépend plus de la mère, et sa croissance semble reprendre un rythme normal.
Si la mère est stressée au début de sa grossesse, les conséquences sont différentes. Le foetus va réagir différemment pour pallier à une espérance de vie réduite. Il va grandir plus vite lorsqu’il est dans l’utérus, mais aussi pendant sa petite enfance.
Ces deux effets ont été constatées dans plusieurs types d’expériences : des mères exposées directement à des facteurs de stress, ou des mères dont les hormones de stress ont été augmentées de manière expérimentale, en jouant par exemple sur le cortisol.
Une récupération possible
Tous les stresseurs semblent pouvoir donner les mêmes effets. Les chercheurs expliquent toutefois que ces deux conséquences du stress, l’accélération ou la décélération de la croissance, peuvent être annulées lorsque l’investissement maternel devient intense, pendant l’allaitement par exemple.
Ils suggèrent aussi que ces résultats pourraient expliquer d’autres phénomènes, notamment le risque d’obésité plus fort chez les enfants nourris au lait maternisé qui ont vécu des conditions de développement intra-utérin difficiles ou les menstruations plus précoces chez les petites filles vivant dans les banlieues pauvres des pays en voie de développement.