Il est fréquent que le stress soit évoqué comme une cause de cancer, mais les preuves manquent pour étayer cette hypothèse.
Une nouvelle étude concernant le cancer du pancréas révèle que les patients qui prennent un traitement bêtabloquant sélectif, utilisé habituellement pour traiter les maladies cardiaques, vivent environ deux tiers de plus que ceux qui ne prennent pas ces médicaments.
Cela fait suite aux récents travaux démontrant que le stress émotionnel et psychologique joue un rôle dans le développement des tumeurs en général. On pense que cet effet se produit à travers le système nerveux sympathique, qui libère des hormones donnant au corps une poussée d'énergie afin qu'il puisse répondre aux dangers perçus. Les bêta-bloquants agissent en bloquant ce système.
Les bêtabloquants envisagés
Des études sur les souris ont révélé que le stress augmente les niveaux de catécholamines - les hormones de combat ou de fuite - dans la circulation sanguine. Au sein du pancréas, les catécholamines stimulent la production de molécules à l’origine de la croissance nerveuse autour des tumeurs. Ces nouveaux nerfs, à leur tour, engendrent le développement de la tumeur et font plus de catécholamines, perpétuant le cycle.
Pour faire face à ce phénomène stimulant la "cancérogénèse", seuls les bêtabloquants sont recommandés, et encore : "Il serait prématuré de recommander l'utilisation de bêtabloquants pour ces patients, jusqu'à ce que nous menions des études cliniques prospectives, explique l’auteur principal de l’étude. Mais les bêtabloquants pourraient potentiellement faire partie de la stratégie de traitement pour le cancer du pancréas."