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Radiofréquence

Smartphone : les ondes électromagnétiques ne sont pas si dangereuses

Selon 2 deux grandes études américaines, le risque de cancer associé à l’usage intensif d’un téléphone portable serait « minime ou inexistant ». Il s'agit d'études de toxicologie chez le rat et la souris qui teste donc des intensité et des longueurs d'exposition extrêmes. L’extrapolation aux humains des résultats obtenus chez des rats ou des souris sera rediscutée lors des résultats définitifs en mars.

Smartphone : les ondes électromagnétiques ne sont pas si dangereuses amorphis/epictura


  • Publié le 05.02.2018 à 17h30
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  • Mise à jour le 05.02.2018 à 19h49
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Depuis des années la sécurité liée à l’utilisation intensive des téléphones portables fait débat : ces appareils sont devenus si importants dans notre vie, que personne ne s’inquiète des conséquences potentielles sur la santé. S’il existe un risque même minime, il pourrait en effet y avoir des conséquences pour des millions gens.

Jusqu’à maintenant, l’épidémie de cancers du cerveau tant redoutée ne s’est pas produite, mais il était nécessaire d’avoir des évaluations chiffrées. A côté de la surveillance épidémiologique des populations exposées aux ondes de radiofréquence, des études toxicologiques animales permettent de tester les effets d’une surexposition intense sur la vie des animaux. Il en est ainsi de 2 grandes études du National Toxicology Program américain, des études sur fonds gouvernementaux, réalisées chez les rats et la souris, à très forte intensité et sur l'ensemble de leur vie.

Deux études et 25 millions de dollars

Dans cette perspective, le gouvernement américain a mis le paquet avec 2 études à 25 millions de dollars sur les effets des ondes de radiofréquences émises par les téléphones portables. Menées sur 10 ans et 3 000 animaux, ces 2 études sont considérées par les spécialistes comme les plus importantes à ce jour.
Elles ont permis de tester sur des rats et des souris mâles et femelles, les effets de différents types d’ondes (GSM et CDMA), différentes intensités, et à court terme (0, 3, 6 et 9 W/kg, 5 à 7 jours par semaine sur 28 jours) comme à long terme (0, 1,5, 3 et 6 W/kg, 7 jours par semaine sur 2 ans). Les rongeurs ont été soumis à une exposition quotidienne dépassant 9 heures par séquences de 10 minutes sur 18 heures au moins, ce qui en fait une exposition plus qu’intensive.

Ces 2 rapports, présentés en conférence de presse et mis à disposition sur Internet, confirment les résultats déjà publiés en 2016 qui avaient objectivés une légère augmentation des tumeurs du cœur et du cerveau chez les rats mâles, mais pas les femelles. Il semble exister un effet sur la prise de poids et la survie des bébés rats aux plus fortes intensités. 

Une exposition plus qu’intensive

Les rongeurs dans les études ont été exposés aux ondes plus de neuf heures par jour pendant deux ans, c’est-à-dire beaucoup plus que ce que les gens supportent même avec l’utilisation intensive d’un téléphone portable, donc les résultats ne doivent pas être appliqués directement aux humains.

Chez les rats mâles, les études montrent une augmentation de la fréquence d’une tumeur très rare du cœur (un schwannome malin) au cours de cette très forte exposition aux radiofréquences émises par les téléphones. Mais cette tumeur n’est pas retrouvée chez les rats femelles ou chez les souris. Il existerait également une augmentation de la fréquence des cardiomyopathies dans les 2 sexes, une atteinte dégénérative du muscle cardiaque.

D’après un des experts de la conférence de presse, le Dr Bucher, du programme national américain de toxicologie, le fait que seuls les rats mâles développent des tumeurs cardiaques peut être lié au hasard ou au fait, qu’étant plus gros, ils absorberaient plus de radiations.

Une augmentation du risque de tumeurs du cœur

Les tumeurs cardiaques observées chez les rats mâles sont des « schwannomes malins », une tumeur de même origine que les neurinomes de l’acoustique, une tumeur bénigne du nerf qui relie l'oreille au cerveau. C’est cette dernière tumeur que certaines études ont liée à une sur-utilisation du téléphone portable.
Lors de la conférence de presse, les experts ont ajouté qu’une vingtaine d’études animales ont été faites sur ce sujet, « dont la grande majorité, passées comme à venir, sont négatives pour le cancer ».

D’autres cancers du cerveau (gliome) et d’autres organes (adénome hypophysaire, phéochromocytome, adénome de la prostate, pancréas…) sont retrouvées légèrement augmentées dans les 2 études chez les rats et les souris, mais cette augmentation n’atteint pas le seuil de significativité qui définit statistiquement la réalité d’un effet ou d’une conséquence. Ces résultats sont donc « équivoques », selon les experts de la conférence de presse, et ne donnent pas matière à des recherches supplémentaires.

Allongement de la survie

De façon inattendue, les 2 études ont également trouvé de petites lésions de l'ADN chez les animaux exposés aux ondes de radiofréquence (hippocampe). Cela a été une surprise pour les scientifiques qui pensaient jusqu’ici que les ondes radiofréquences, contrairement au rayonnement ionisant des rayons X, ne pouvaient pas abimer à l'ADN.

Ces résultats ne remettent cependant pas en cause le caractère très rassurant des 2 études pour les experts d’autant que, dans le même temps, il apparaît que les rats exposés aux ondes de radiofréquence du téléphone portable ont vécu plus longtemps (48 à 69% de survie à 2 ans) que les témoins (28% de survie à 2 ans). Selon le Dr Bucher, une explication possible pour cet allongement de la durée de vie serait que les radiofréquences pourraient lutter contre l'inflammation chronique à l’origine d'un trouble rénal commun chez les rats lorsqu’ils vieillissent et qui peut les tuer.

Pas de risque majeur au final

D'autres experts ont cependant estimé que, mêmes ambigus, ces résultats sont préoccupants et devraient conduire le gouvernement à réévaluer et renforcer les limites qu'il impose sur la quantité et le type d’ondes de radiofréquences que les téléphones portable peuvent émettre.
La Food and Drug Administration, l’institut national de la santé américain, a publié un communiqué affirmant qu'elle prenait en compte les résultats de ce programme de recherche en toxicologie, qu’elle avait par railleurs examiné les nombreuses autres études sur la sécurité des téléphones portables et qu’elle n'avait « pas trouvé de preuves suffisantes sur l'existence d'effets nocifs pour la santé chez les humains dans les limites actuelles d'exposition autorisées pour les ondes de radiofréquence ».
Le Dr Jeffrey Shuren, directeur de la division appareils et radiofréquence de la FDA, a également déclaré : « Même avec une utilisation quotidienne fréquente chez la grande majorité des adultes, nous n'avons pas vu d'augmentation de la fréquence des tumeurs cérébrales ».

Des conseils pour réduire les risques éventuels

Pour les personnes qui s'inquièteraient néanmoins encore d’un risque associé éventuel aux téléphones portables, les responsables de la santé offrent les conseils suivants : limiter l’utilisation des téléphones portables, utiliser un casque ou le mode haut-parleur pour éviter d'appuyer le téléphone sur la tête, éviter de télécharger de gros fichiers avec le téléphone contre l’oreille et, surtout, éviter d'appeler si le signal est faible. En effet, le rayonnement émis par le téléphone augmente lorsque les utilisateurs sont dans des endroits où le signal est faible car le téléphone portable émet alors un signal plus fort pour se connecter. D’autres experts conseillent également de porter le téléphone dans un sac à dos, une mallette ou un sac à main, et non dans une poche, un soutien-gorge ou un étui de ceinture.

Les rapports publiés vendredi pour consultation publique sont des versions provisoires et une analyse détaillée par des experts indépendants est prévue fin mars.

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