Le cancer du sein dit "triple négatif" est le plus mortel, car il résiste à la plupart des traitements. Des chercheurs américains publient une étude dans la revue Nature qui démontre en quoi un acide aminé, l’asparagine, peut accentuer la propagation des cellules cancéreuses dans le reste du corps. D'où l'importance d'ajuster son alimentation.
Limiter sa consommation d’asparagine
Les aliments riches en asparagine sont les produits laitiers, le boeuf, la volaille, les oeufs, le poisson, les fruits de mer, les asperges, les graines ou encore les noix. Les scientifiques ont découvert qu’en limitant la quantité d’asparagine chez des souris de laboratoire ayant un cancer du sein triple négatif, cela limitait la capacité du cancer à se déplacer et à se métastaser. "Notre étude s’ajoute à d’autres preuves, qui suggèrent que le régime alimentaire peut influencer l’évolution de la maladie", explique Simon Knott, l’un des auteurs principaux de l’étude. Les chercheurs du Cancer research UK ont aussi utilisé un médicament pour bloquer la quantité d'asparagine dans le corps, la L-Asparaginase. Là encore, le cancer s'est beaucoup moins propagé.
La propagation du cancer du sein triple négatif
Le cancer du sein triple négatif est particulier pour deux raisons. D’abord, ses cellules cancéreuses se propagent plus rapidement que les plupart des autres cellules cancéreuses. Une partie d’entre elles, quittent le sein et pénètrent dans la circulation sanguine, pour coloniser les poumons, le cerveau ou encore le foie. De plus, le cancer du sein triple négatif est plus résistant aux traitements. En effet, il manque de récepteurs sur lesquels les traitements se ciblent pour agir. Conséquence: le taux de mortalité de ce cancer est supérieur à la moyenne.
Une avancée pour soigner d'autres types de cancer
"Cette étude peut avoir des implications non seulement pour le cancer du sein, mais aussi pour d’autres cancers métastasiques", informe le Pr Ravi Thadhani, de la clinique Cedars-Sinai, à Los Angeles.
Prochaine étape: mener un essai clinique dans lequel des participants en bonne santé entameront un régime pauvre en asparagine. Puis, si la diète entraine une diminution réelle du taux d’asparagine dans le corps, un test sera réalisé sur des patients atteints d’un cancer. En plus des restrictions alimentaires, ils auront recours à la chimiothérapie et l’immunothérapie.