Stresser à l’idée de parler en public est une expérience à laquelle chacun de nous a pu être confronté un jour. Mais pour certaines personnes, être confrontée à l’autre est source d’une peur bleue. Mains moites, accélération du rythme cardiaque, rougissement, tremblements, perte de mémoire ou encore crise de panique… Voici les signes d’une phobie sociale, qui toucherait 4 à 5% de la population. De quoi ces personnes ont-elles peur ? Du regard de l’autre, de son jugement, d’être rejetées.
Un moyen de connecter les gens
Eva Buechel, professeur de marketing à l’Université South Carolina à Columbia, aux Etats-Unis a réalisé des travaux sur les réseaux sociaux. Elle donne les résultats dans une tribune, publiée sur le site internet The Conversation. Lorsqu’une personne publie un tweet ou un message sur Facebook, il est visible par un ensemble de personnes. C’est ce que l’on appelle plus largement le "microblogging".
La nature de ce message est presque personnelle. Des personnes qui en connaissent l’auteur, ou à l’inverse qui ne le connaissent pas, peuvent y répondre. C’est cette connexion, selon Eva Buechel, qui pourrait rendre le rapport à l’autre moins difficile pour les personnes souffrant de phobie sociale.
Eviter les conversations directes
Le microblogging est une méthode de communication inhérente aux réseaux sociaux. Pour mener cette étude, Eva Buechel a étudié un groupe de personnes anxieuses à l’idée d’interagir avec les autres.
Premier constat : les personnes anxieuses socialement ont plus tendance à poster sur les réseaux sociaux. De plus, elles se sentent plus à l’aise avec ce mode de communication. Parler à quelqu’un en face reste angoissant. Idem pour les messages privés envoyés sur les réseaux sociaux. Bien que cela soit virtuel, les personnes victimes de phobie sociale ne s’en servent pas vraiment. Car là, la communication reste directe.
Le microblogging, clé pour se sentir mieux
Ainsi, la solution résiderait dans le microblogging. Dans la poursuite de l’étude, Eva Buechel a divisé les participants en quatre groupes : le premier devrait écrire sur un sujet neutre. Les membres des trois autres groupes devaient écrire sur leurs émotions.
Parmi eux, un groupe savait que ce qu’il écrirait allait rester privé. L’autre était informé que ce qu’il écrirait serait partagé à quelqu’un, mais cette personne ne pourrait pas répondre. Et enfin, pour le dernier groupe, ce qu’il écrirait serait partagé à quelqu’un qui allait pouvoir répondre.
A la suite de l’exercice, chaque personne devait remplir un questionnaire sur son bien-être. Le résultat est sans appel: les participants qui se sentaient le mieux étaient ceux qui savaient que quelqu’un allait pouvoir répondre. Comme pour la publication d’un post Facebook ou un tweet. On ne sait pas exactement pourquoi, mais cela pourrait être lié à l’idée même que quelque chose puisse se concrétiser. Dans ce cas, une réponse de quelqu’un. Les personnes anxieuses sont ainsi un petit peu plus confiantes.