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Agnès Buzyn annonce que le cannabis médical «pourrait arriver en France»

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé ce jeudi sur France Inter qu'elle avait lancé le débat autour du cannabis à usage thérapeutique avec les institutions responsables du développement des médicaments.

Agnès Buzyn annonce que le cannabis médical \ Visivasnc / istock




"La France a pris du retard au sujet des recherches sur le cannabis médical. Il n’y a aucune raison d’exclure le cannabis pour traiter ces douleurs. Ça pourrait arriver en France", a déclaré Agnès Buzyn ce jeudi sur France Inter. Alors qu'une dizaine de pays de l'Union européenne et plusieurs Etats des Etats-Unis ont légalisé l'usage du cannabis médical, la France semble avancer, lentement mais surement, vers le même objectif.

La ministre de la Santé a en tout cas affirmé qu'elle avait lancé "le débat" avec les institutions responsables du développement des médicaments. "J’ai demandé aux différentes institutions qui évaluent les médicaments de me faire remonter l’état des connaissances sur le sujet, parce qu’il n’y a aucune raison d’exclure, sous prétexte que c’est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes", a-t-elle expliqué. Et de poursuivre : "Je ne peux pas vous dire à quelle vitesse nous allons le développer mais en tous les cas, j’ouvre le débat avec les institutions responsables de ce développement". Le dossier est donc sur la table du ministère de la Santé.

Le Comité ethique et cancer en pleine réflexion

Cette annonce intervient après la saisine récente d’une patiente sur le caractère "inéthique" de l’interdiction du cannabis dans un contexte thérapeutique. Le Comité ethique et cancer devrait aussi bientôt examiner cette questionActuellement en France, un seul médicament cannabinoïde possède une autorisation de mise sur le marché : le Sativex, recommandé contre la spasticité et la sclérose en plaques.

Le dronabinol et le cannabidiol, utilisés pour des patients atteints de douleurs neuropathiques réfractaires aux traitements classiques ou des épilepsies, sont accessibles, mais seulement avec une autorisation temporaire nominative (procédure permettant de mettre à disposition de certains patients un médicament n’ayant pas d’autorisation de mise sur le marché et ne faisant pas l’objet d’un essai clinique dans cette indication).

Les données scientifiques sur le cannabis thérapeutique

Le débat est complexe, d’autant que les données scientifiques manquent sur l’usage thérapeutique du cannabis. Aux Etats-Unis, où son usage est autorisé dans certains Etats, près de la moitié des oncologues parlent de la consommation de marijuana à des fins thérapeutiques à leurs patients sans être suffisamment informés sur le sujet, selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology. 80% des oncologues interrogés ont déclaré avoir déjà abordé la question du cannabis thérapeutique avec leurs patients, mais moins de 30% d’entre eux ont estimé avoir suffisamment de données scientifiques pour faire de telles recommandations.

"Les preuves scientifiques appuyant l'utilisation de la marijuana médicale en oncologie sont encore très minces, ce qui place les médecins dans une position très inconfortable", rappelle le docteur Ilana Braun, du Dana-Farber Institute of Adult Psychosocial Oncology. Jusqu'à présent, aucun essai clinique randomisé ne s’est penché sur les effets de la marijuana médicale chez les patients atteints de cancer, en dehors de ses effets sur les nausées, de sorte que les oncologues ne se fient qu’aux recherches sur l'utilisation du cannabis à des fins médicales dans le traitement de maladies autres que le cancer.

L'usage du cannabis, qu'il soit récréatif ou médical, fait l'objet d'un long débat en France que Pourquoi Docteur a toujours suivi. Le Pr Amine Benyamina, chef de service à l’hôpital Paul-Brousse et brillant clinicien spécialisé dans l’addictologie était l'invité de notre émission "Du cannabis récréatif aux jeux : les nouveaux visages de l'addiction". 

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