Les coffee shops fleurissent à travers la France. Dans ces établissements, on ne vend pas de cannabis pur mais du cannabidiol, l’une des molécules de la marijuana. La ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé vouloir clarifier la loi sur ces produits lors d’une interview sur RTL dimanche 17 juin.
Une législation floue
Agnès Buzyn pense que ces établissements seront fermés d’ici quelques mois. Ils profitent d’un flou juridique sur la consommation de cannabidiol (CBD). En France, ce cannabinoïde présent dans le cannabis (mais dépourvu des effets psychoactifs du THC) n'est pas interdit tant que le taux de THC ne dépasse pas 0,2%.
Actuellement, un seul médicament cannabinoïde possède une autorisation de mise sur le marché français : le Sativex, recommandé contre la spasticité et la sclérose en plaques. Le dronabinol et le cannabidiol, utilisés en cas de douleurs neuropathiques réfractaires aux traitements classiques ou d'épilepsies, sont accessibles mais seulement avec une autorisation temporaire nominative.
Confusion entre cannabis et cannabidiol
La Direction générale de la santé (DGS) insiste sur le fait qu’"aucune vertu thérapeutique ne peut être revendiquée notamment par les fabricants, vendeurs de produits, contenant du CBD". Notamment pour ne pas entretenir une confusion entre le cannabis et le CBD, et ainsi faire la promotion du cannabis.
Pour la ministre, le droit "ne parle pas de produits en cigarette mais de la plante. Or ces magasins détournent le droit en disant que leurs cigarettes contiennent moins de 0,2% de THC." Dans ces magasins, le cannabidiol est vendu sous forme de cristaux, sirop, huile, baume ou encore liquide à papoter. La ministre a reconnu le flou de la loi actuelle et affirmé que la législation serait revue.
D’après le JDD, une enquête a été ouverte le 11 juin par le parquet de Paris contre à l’encontre d’une boutique parisienne qui vend des produits à base de cannabidiol afin de vérifier justement qu’elle respecte la législation.