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Produits toxiques

L'exposition aux pesticides fait grossir les souris : qu'en est-il chez les humains ?

De nouvelles données épidémiologiques établissent un lien entre l’exposition aux pesticides et le développement de maladies métaboliques, telles l’obésité et ses complications, chez les souris. 

L'exposition aux pesticides fait grossir les souris : qu'en est-il chez les humains ? Georgejason / stock




Produites par l’Inra et l’Inserm, de nouvelles données épidémiologiques suggèrent un lien entre l’exposition aux pesticides et le développement de maladies métaboliques telles que l’obésité et ses complications. Elle montre que des animaux exposés par l’alimentation à de faibles doses de pesticides prennent plus de poids et présentent plus de perturbations métaboliques (diabète, stéatose hépatique) que les autres.
     
Les chercheurs ont sélectionné six pesticides utilisés pour traiter les pommeraies françaises. Pour mimer le mode d’exposition des consommateurs, les pesticides ont été incorporés dans les aliments de souris pendant un an. "Quantifier les doses auxquelles nous sommes exposés est extrêmement difficile. On a choisi d'exposer ces souris, proportionnellement, à des doses définies comme non toxiques, l'équivalent de la dose journalière tolérable", explique la biologiste Laurence Payrastre.

Accumulation de graisses dans le foie (stéatose)

L’équipe a ensuite étudié différents paramètres (poids corporel, tolérance au glucose, analyse du sang et des urines, métabolisme du foie) pour évaluer les conséquences de l’exposition à ce cocktail de pesticides à faible dose sur l’homéostasie métabolique.

Résultat : le mélange de pesticides induit des troubles métaboliques significatifs chez toutes les souris, mais différents selon leur sexe. Les mâles présentent un diabète, une accumulation de graisses dans le foie (stéatose), et un surpoids significatif. Les femelles montrent des perturbations hépatiques (stress oxydant) et une modification de l’activité du microbiote intestinal. Cette différence entre les sexes est assez nette. Cela veut peut-être dire que les oestrogènes [hormones sexuelles femelles] ont un effet protecteur contre les effets des pesticides", avance Laurence Payrastre.

"L'exposition prolongée aux pesticides a aussi un effet sur nous"

Elle conclut : "évidemment, il est toujours délicat de transposer de l'animal à l'homme. Chez l'homme, des études épidémiologiques montrent que si on privilégie une alimentation bio, on a moins de risques de développer un syndrome métabolique. Ce qui laisse penser que l'exposition prolongée aux pesticides a aussi un effet sur nous".

De récentes études établissant une association entre l’exposition aux pesticides et le développement de la maladie de Parkinson vont dans son sens.    

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