Vol au-dessus d’un nid de coucou, Requiem for a dream … Dans l’imaginaire collectif, les électrochocs ont tellement mauvaise réputation qu’ils sont souvent refusés tout net par les patients et leur famille. Cependant, une nouvelle étude menée par des chercheurs en psychiatrie du Trinity College de Dublin démontre que ce traitement impopulaire fonctionne bien chez certains patients dépressifs.
On parle ici de sujets souffrant de dépression sévère, résistante aux antidépresseurs et aux diverses thérapies existantes, les électrochocs n’étant proposés qu’en toute dernière intention.
Traitement électrochoc involontaire
Les personnes qui souffrent de dépression grave peuvent perdre la capacité de prendre des décisions. Dans ce cas extrême, il arrive que des patients reçoivent un traitement électrochoc involontaire (en vertu des lois sur la santé mentale) pour les aider à se rétablir. En Irlande, les médecins considèrent qu’une cinquantaine de personnes dépressives ont besoin d’électrochocs involontaires chaque année.
L'équipe de recherche, dirigée par le professeur McLoughlin, a étudié les dossiers de 48 patients ayant reçu des électrochocs sans en avoir formulé la demande. Les scientifiques les ont ensuite comparés au dossier de 96 malades ayant subi volontairement des électrochocs, en faisant attention à ce que les âges et les sexes de deux cohortes soient similaires. Résultat : cinq ans plus tard, les électrochocs avaient amélioré l’état de santé mentale de tous les patients analysés.
Dépression majeure
"Jusqu’ici, nos connaissances en matière d’électrochocs se basaient uniquement sur des cohortes ayant subi des traitements volontaires, alors que les personnes qui ont besoin d'électrochocs involontaires sont parmi les plus gravement malades dans nos services de psychiatrie", explique le professeur McLoughlin.
La dépression majeure, aussi connue sous le nom de dépression sévère, dépression clinique ou encore dépression unipolaire, est une forme parmi d'autres du trouble dépressif. Les autres troubles dépressifs sont la dysthymie (forme de dépression chronique moins grave que la dépression majeure) et la dépression bipolaire (phase dépressive qui suit la phase maniaque lors du trouble bipolaire).
Même si la dépression majeure peut avoir des effets dévastateurs, il est important de savoir qu'elle peut être soignée complètement. Entre 80% et 90% des personnes diagnostiquées comme souffrant de dépression majeure retrouvent une vie parfaitement normal.