Entre travail, transports, clubs de sport et domicile, le temps passé dans les espaces confinés a été démultiplié. Problème : les espaces intérieurs peuvent être jusqu’à 5 fois plus pollués que l’air extérieur, ce dont n’ont absolument pas conscience les Français. Par ailleurs, les risques pour notre santé du manque de lumière naturelle sont bien réels.
"Nous assistons à un phénomène générationnel caractérisé par une tendance croissante à vivre en intérieur ; le seul moment où nous sommes exposés à l’air frais et à la lumière naturelle se limite aux déplacements entre notre domicile et l’école ou le bureau", explique Peter Foldbjerg, responsable du département Énergie et Climat intérieur du Groupe VELUX.
90% de nos journées à l'intérieur
Selon une enquête réalisée par YouGov auprès de 16 000 personnes dans 14 pays d’Europe et d’Amérique du Nord, le grand public sous-estime largement le temps passé à l’intérieur. En moyenne, les personnes interrogées pensent y passer 66% de leur temps, soit environ 16 heures, alors qu’en réalité nous y passons 90% de nos journées, soit plus de 21 heures. Les Français paraissent particulièrement peu conscients du temps passé en intérieur, avec 47% des répondants l’estimant à moins de 14 heures par jour.
En parallèle, l’immense majorité des personnes interrogées (77%) pense que l’air intérieur n’est pas plus pollué, voire moins, que l’air extérieur. En réalité, le niveau de pollution intérieure peut être 5 fois plus élevé que l’air extérieur. Dans la plupart des poussières domestiques, on trouve plus de 10 produits chimiques néfastes pour la santé, selon une étude de l’université de Washington (Etats-Unis), parue dans Environmental Science & Technology. Ils émanent des sols en vinyle ou encore des produits d’hygiène du corps ou de la maison. La cuisine, notre respiration et l'humidité sont également à l'origine de pollutions intérieures.
La moisissure augmente de 40% le risque de devenir asthmatique
"Nous devons réaliser les conséquences sur notre santé et notre bien-être d’une vie exposée à la pollution, tant intérieure qu’extérieure. Les études scientifiques ont démontré que le fait de vivre dans des logements humides et envahis par la moisissure augmente de 40% le risque de devenir asthmatique et favorise le développement d’autres affections", ajoute Peter Foldbjerg.
La lumière naturelle régule notre horloge biologique
"Un enjeu fondamental est de repenser nos façons de vivre à l’intérieur, conclut Catherine Juillard, directrice Bâtiments Durables et Relations Institutionnelles chez VELUX France. Rien ne remplacera les bienfaits du temps passé dehors mais, compte tenu des contraintes du quotidien, nous devons aussi recréer dans nos lieux de vie les conditions de l’extérieur. Une prise de conscience collective est indispensable. Le grand public a son rôle à jouer car les gestes du quotidien comptent – aérer 2 fois dans la journée, le matin et le soir, et bien calibrer l’entrée de lumière naturelle à l’occasion de travaux de construction ou de rénovation."