1,9 milliards de personnes en surpoids et 650 millions de personnes obèses à travers le monde en 2016 : d’après l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de cas d’obésité a quasiment triplé depuis 1975. Mais hommes et femmes ne sont pas égaux face à ces problèmes de poids. En 2016, 11% des hommes étaient obèses contre 15% des femmes. Ces dernières ont plus de facteurs de risque que les hommes.
Les kilos de grossesse qui s’installent
Pendant la grossesse par exemple, il est normal de prendre du poids. En France, il est recommandé de prendre 12 kilos et 15 ou 16 dans le cas de jumeaux. Mais une fois l’accouchement passé, de nombreuses femmes peinent à perdre les kilos accumulés. Une étude menée en 2014 sur 800 femmes montre que la moitié d'entre elles a conservé 4,5 kilos en trop après l'accouchement.
Trop de sédentarité
Les hormones féminines jouent aussi un rôle dans la prise de poids. Lorsque l’oestrogène est fortement présente dans l’organisme, cela favorise la cellulite, la rétention d’eau et l’accumulation de kilos en trop dans les hanches et les cuisses. Un taux de cortisol trop élevé pousse aussi le corps à stocker de la graisse.
L’activité physique est très importante dans la maîtrise du poids, mais pour ça aussi, hommes et femmes ne sont pas égaux. D'après Santé publique France, 22% des femmes sont sédentaires et ne font pas ou peu d’activité physique contre 17% des hommes. 70% des hommes respectent les recommandations de l’OMS concernant l’activité physique, les femmes sont seulement 53% à le faire.
Les femmes seraient aussi plus concernées par les "kilos émotionnels". Ils sont dus aux grignotages liés à du stress, une contrariété ou de la déprime. L’acte de manger permet de compenser une situation émotionnellement chargée. Bien sûr les causes de l’obésité et du surpoids sont multiples, et certains facteurs n’épargnent ni les hommes ni les femmes. Il a été notamment découvert qu’il existe des prédispositions génétiques à l’obésité.
Des différences selon les pays
Toutes les femmes dans le monde ne sont pas égales face au risque de devenir obèse. D’après l’OMS, dans les pays à faible revenu, le nombre de femmes obèses représente deux fois celui des hommes, alors que dans les pays à haut revenu, la différence entre femmes et hommes n’est pas significative. En France, la proportion de femmes en surpoids est plus faible que celle des hommes, 41% des hommes contre 25,3% des femmes d’après une étude de l’Inserm. En ce qui concerne l’obésité, les taux sont proches : 15,8% des hommes et 15,6% des femmes. Par contre, les femmes sont plus touchées par l’obésité abdominale (tour de taille de minimum 80 cm pour les femmes et 94 cm pour les hommes) : 48,5% des femmes contre 41,6% des hommes.
Des inégalités socio-économiques
Le niveau de revenu et le milieu social ont une influence sur le risque d’obésité et de surpoids. L’étude menée par l'Inserm montre que parmi les femmes gagnant moins de 450 euros par mois, 30,6% sont obèses. Chez celles qui gagnent plus de 4 200 euros par mois, le taux atteint 7%. Cette différence est beaucoup moins flagrante chez les hommes. 18,7% de ceux qui gagnent moins de 450 par mois sont obèses contre 9,1% de ceux qui gagnent plus de 4200 euros. Si rien ne change, près d'un quart de la population mondiale pourrait être obèse en 2045.