"Ce n’est probablement pas le vaccin définitif, mais ça peut être une avancée phénoménale", commente, à propos d’une nouvelle étude publiée dans The Lancet, Jean-Daniel Lelièvre, du Vaccine Research Institute (Agence nationale de recherches sur le sida). Afin d’avancer dans la conception d’un vaccin contre le VIH, des chercheurs ont mené avec succès des études parallèles chez l’homme et chez le singe.
Dans un premier essai, 72 singes ont été sélectionnés. Certains ont reçu une dose d’un vaccin expérimental contre le sida, d’autre un simple placebo. Résultat : lorsque les chercheurs ont tenté de leur inoculer le VIH, deux tiers des macaques rhésus ont été protégés par l’injection.
393 humains
Ce même vaccin a ensuite été testé sur 393 humains, en bonne santé, séronégatifs, âgés de 18 à 50 ans, originaires d’Afrique de l’Est, d’Afrique du Sud, de Thaïlande et des États-Unis. Tous ont reçu quatre injections en 48 semaines (vaccin ou du placebo). Seulement cinq des membres de la cohorte (1%) ont signalé au moins un événement indésirable de grade 3 considéré comme étant lié au vaccin : douleur abdominale, diarrhée (chez le même participant), augmentation de l'aspartate aminotransférase, étourdissements posturaux, maux de dos et malaise.
Hormis ces effets secondaires, "le vaccin mosaïque Ad26/Ad26 plus gp140 VIH-1" a induit des réponses immunitaires comparables et robustes chez l'homme et le singe. Ce nouveau concept de vaccin fait actuellement l'objet d'une étude clinique de phase 2 en Afrique subsaharienne.
"Une étape importante"
"Ces résultats représentent une étape importante", a souligné le directeur de l’étude, Dan Barouch, virologue, avant de prévenir qu’il n’y avait aucune garantie que les tests suivants soient aussi positifs. "Nous devons rester prudents".
Plus de 1 à 8 millions de nouveaux cas d'infection à VIH ont été diagnostiqués dans le monde en 2016. En Europe, plus 57 000 nouveau cas de VIH ont été dépistés la même année, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pas moins de 1 115 000 patients européens souffrent actuellement du virus, Russie non comprise. La moyenne atteint 7,7 cas pour 100 000 habitants. L’épidémie continue donc de progresser, notamment en Europe orientale où ont été dépistés 80% des nouveaux cas de VIH.
"The full value of the monkey-to-human immunogenicity comparison reported in the study will be best assessed upon completion of the efficacy trial"
— The Lancet (@TheLancet) July 7, 2018
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