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QUESTION D'ACTU

Centre européen d’étude du diabète (Strasbourg)

Diabète de type 2 : muscler ses triceps peut avoir un effet protecteur

D’après une étude du Centre européen d’étude du diabète (Strasbourg), la contraction des muscles du bras (triceps) pourrait jouer un rôle protecteur contre le diabète de type 2.

Diabète de type 2 : muscler ses triceps peut avoir un effet protecteur Extrait de "OSS 117 : Le Caire, nid d'espions" (Michel Hazanavicius, 2006)




Jouer des coudes contre le diabète ? L’idée paraît saugrenue, et pourtant. Depuis quelques années, on sait que les muscles ont un effet sur le pancréas. Dans un article paru récemment dans Scientific Reports, des chercheurs français, danois et suisses ont montré que le fait de solliciter ses triceps – les muscles de l’arrière du bras – pourrait avoir un effet protecteur sur les cellules du pancréas, et bénéficier aux patients atteints de diabète de type 2.

Ne cherchez pas, il n’y a pas de tendon caché qui relierait les bras au pancréas. En revanche, les muscles, lorsqu’ils sont sollicités, sécrètent des petites protéines appelées myokines. Ces myokines peuvent circuler dans le sang et avoir ainsi un effet distant sur tous les autres organes. Elles sont à l’origine des transformations métaboliques provoquées par l’exercice physique.

Mais il existe des centaines de myokines différentes, et l’on est loin de connaître leur effet ou même le profil d’expression de chaque muscle. Dans la mesure où le lien entre exercice physique et prévention du diabète est désormais bien établi, mieux connaître et identifier les myokines représente une piste de recherche prometteuse.

Les triceps contre le diabète

Et les chercheurs ont identifié une piste singulière. En analysant les profils de trois muscles différents – dans le mollet, la cuisse, et le bras –, ils ont montré que seules les cellules du triceps produisaient des myokines ayant un effet protecteur sur les cellules du pancréas. Cette expérience, réalisée in vitro, tend à valider l’effet protecteur de l’exercice physique. Mais pas n’importe lequel.

Les muscles squelettiques – ceux qui servent à se mouvoir – sont composés de fibres de deux types. Les fibres rouges (à contraction lente) réagissent à l’effort modéré mais prolongé dans le temps, en consommant de l’oxygène. À l’inverse, les fibres blanches (à contraction rapide et fatigables) sont impliquées dans les efforts plus explosifs. Un marathonien sollicitera plus ses fibres rouges, et un sprinteur ses fibres blanches. (On peut aussi penser au bœuf et au poulet…)

Plutôt poulet que bœuf

Bien sûr, chaque muscle contient les deux types de fibres, mais à proportion variable. Or les triceps, qui sont les plus gros muscles des bras, ont tendance à être plus chargés en fibres blanches (rapides et fatigables) que, par exemple, les muscles soléaires (mollet). Comme ils ont aussi tendance à secréter des myokines bénéfiques au pancréas, il est tentant de penser que ce sont les fibres blanches qui possèdent un effet protecteur sur le diabète.

La conclusion, c’est qu’il vaut sans doute mieux privilégier un exercice physique capable de solliciter au mieux les zones musculaires riches en fibres rapides. C’est notamment le cas des gros muscles des bras (biceps, triceps) et des pectoraux. Une activité sollicitant la force dans le haut du corps, comme les haltères ou les pompes, sera plus adaptée qu’une activité d’endurance. Quant aux moins sportifs, ils peuvent toujours se rabattre sur l’aspirateur ou le jardinage…

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