Alors qu'une étude a récemment démontré que vapoter modifie l'ADN et pourrait provoquer des cancers, des chercheurs de l'Université de Californie San Francisco et de l'Université George-Washington ont découvert que cette pratique quotidienne doublerait également le risque de crise cardiaque par rapport aux non-fumeurs.
69 452 personnes ont été interrogées sur leur consommation de tabac, de cigarette électronique et l'historique de leur santé cardiaque. Sur 9352 consommateurs occasionnels de cigarette électronique, 333 (3,6%) ont eu une crise cardiaque (infarctus). Pour ceux qui vapotent quotidiennement, ce chiffre monte à 6,1%.
Le danger de fumer du tabac et de vapoter
Concernant les consommateurs qui associaient la cigarette électronique et le tabac, la probabilité d'avoir une crise cardiaque était 4,6 fois supérieure à celle des personnes qui n'avaient jamais utilisé les deux produits en même temps. "La plupart des adultes qui vapotent continuent à fumer des cigarettes", analyse Stanton Glantz, directeur de l’étude, publiée dans l'American Journal of Preventive Medicine.
"Alors qu'ils pensent réduire leurs risques sur la santé, nous avons trouvé que le risque de crise cardiaque des cigarettes électroniques s'ajoute aux risques émanants de la cigarette. Quelqu'un qui continue de fumer tous les jours en utilisant des cigarettes électroniques augmente de cinq fois la probabilité d'une crise cardiaque."
Les probabilités d'infarctus du myocarde augmentent aussi avec les antécédents d'hypertension, un taux de cholestérol élevé, le diabète et l'âge, ce qui veut dire que le risque se cumule. "Les femmes avaient moins de chances d'avoir un infarctus du myocarde", notent par ailleurs les scientifiques.
"Le risque chute immédiatement après l'arrêt de la cigarette"
Seule bonne nouvelle pour les fumeurs, il n’est jamais trop tard pour arrêter. "Le risque de crise cardiaque chute immédiatement après l'arrêt de la cigarette", explique encore Stanton Glantz. "Nos résultats suggèrent qu'il en va de même lorsqu'ils arrêtent de vapoter." Les données de cette étude ont été recueillies en 2014 et 2016 et analysées en 2017 et 2018.
Toutes les cigarettes électroniques reposent sur le même principe. L’utilisateur appuie sur un bouton et une gâchette. À ce moment, une petite quantité de liquide est aspirée dans une chambre. Puis une batterie chauffante atomise ce liquide, ce qui libère de la vapeur. Cette dernière est ensuite aspirée dans les poumons du vapoteur.
Ce procédé n’a pas les mêmes effets toxiques que le tabagisme, comme l’effet de combustion par exemple, et la vapeur contient moins de carcinogènes. Mais certains liquides contiennent de la nicotine bien-sûr, des solvants, des agents de conservation ou encore des arômes et d'autres toxiques qui, contenus dans des particules ultrafines, peuvent être dangereux.