La dérivation gastrique de Roux-en-Y (RYGB) est la chirurgie de l'obésité la plus pratiquée aux États-Unis. En 2014, 40% des chirurgies bariatriques utilisaient cette technique dans le monde (juste après la sleeve gastrectomie). L'intervention consiste à réduire le volume de l'estomac et à modifier le circuit alimentaire. Grâce à cette technique, appelée Roux-en-Y du nom de son inventeur César Roux, les aliments ne passent plus par l'estomac et la partie supérieure du tube digestif : ils vont directement dans la partie moyenne de l'intestin grêle.
Seulement voilà, selon une récente étude publiée dans Diabetes Care le pontage gastrique Roux-en-Y induit la rémission du diabète de type 2 chez 60% des patients un an après leur opération, mais une rechute à long terme survient chez la moitié de ces malades. Comment empêcher les patients de rechuter ?
Méthode de notation
Les chercheurs ont suivi pendant 5 ans 175 patients ayant subi un pontage gastrique Roux-en-Y, tous atteints de diabète de type 2. À l'aide d'algorithmes, ils ont ainsi mis au point une méthode de notation, "5y-Ad-DiaRem", qui permet de prédire l'évolution long terme du diabète en intégrant les antécédents médicaux, les données biocliniques et les traitements anti-diabétiques. Le 5y-Ad-DiaRem comprend les paramètres de base (durée du diabète, nombre de traitements antidiabétiques) et les paramètres de suivi à un an (glycémie, nombre de traitements antidiabétiques, état de rémission, perte de poids la première année).
Les patients obèses ayant rechuté présentaient un diabète de type 2 plus grave au départ, perdaient significativement moins de poids au cours de la première année suivant le pontage gastrique Roux-en-Y, et reprenaient plus de poids par la suite.
Limiter les reprises de poids et prévenir les rechutes
"Le 5y-Ad-DiaRem semble pertinent pour identifier les patients à risque de rechute. L'utilisation de ce score pourrait aider à personnaliser les soins aux patients après la première année suivant le pontage gastrique Roux-en-Y pour maximiser la perte de poids, limiter les reprises de poids et prévenir les rechutes", concluent les auteurs.
Depuis 1975, le nombre de personnes obèses a quasiment été multiplié par trois d'après l'Organisation mondiale de la santé. En 2016, 13% des adultes dans le monde étaient obèses, 39% étaient en surpoids. En France, on estime que 30% de la population est obèse. D’après des chercheurs danois et britanniques, 22% de la population mondiale pourrait être obèse en 2045 si la situation ne change pas. Dans certains pays, ce taux pourrait être largement supérieur.
L’obésité se définit par un excès de masse grasse potentiellement dangereux pour la santé. Afin de déterminer si une personne est malade, on calcule son indice de masse corporelle (IMC). L’obésité est souvent liée à une alimentation trop riche et à une activité physique trop faible, voire inexistante. La maladie peut aussi être due à des troubles psychologiques ou des facteurs génétiques. Les personnes obèses ont plus de risques de développer des troubles cardiovasculaires : hypertension, maladie coronaire ou accident vasculaire cérébral.