Les Californiens du Nord sont deux fois moins susceptibles (52%) de mourir du cancer colorectal depuis que leur système de santé a lancé un programme de dépistage, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Gastroenterology. "On disposait jusqu’ici de peu d'informations sur l'efficacité du dépistage organisé du cancer colorectal", indiquent les chercheurs en préambule.
Pour remédier à cette situation, ils ont comparé les taux de dépistage et les taux de mortalité avant et après la mise en œuvre du dépistage organisé. "Chez les personnes admissibles au dépistage âgées de 51 à 75 ans, nous avons calculé l'état annuel du dépistage du cancer (par test fécal, sigmoïdoscopie ou coloscopie), l'incidence du cancer colorectal, la répartition des stades du cancer et la mortalité", précisent les scientifiques.
Plus de dépistage
Résultat : la mise en place d'un dépistage organisé a permis d'augmenter considérablement le taux de dépistage, qui est passé de 38,9% en 2000 à 82,7% en 2015. Des taux plus élevés de dépistage ont été associés à une réduction de 25,5% de l'incidence annuelle de cancer colorectal entre 2000 et 2015, passant de 95,8 à 71,4 cas/100 000, et à une réduction de 52,4% de la mortalité par cancer, passant de 30,9 à 14,7 décès/100 000.
L'augmentation du dépistage a d'abord été associée à une augmentation de l'incidence du cancer colorectal, attribuable en grande partie à une détection accrue des cancers à un stade précoce, suivie d'une diminution de l'incidence du cancer. Les taux d'incidence du cancer colorectal au stade avancé ont diminué de 36,2 %, passant de 45,9 à 29,3 cas/100 000, et les taux d'incidence du cancer colorectal au stade précoce ont diminué de 14,5 %, passant de 48,2 à 41,2 cas/100 000.
Trois méthodes de dépistage
La mise en œuvre d'un programme organisé de dépistage du cancer colorectal au sein d'une vaste population a rapidement accru la participation au dépistage pour atteindre l'objectif de 80%, fixé par les organismes nationaux. "Depuis le lancement de notre programme de dépistage, nous avons constaté une baisse remarquable du nombre de cas de cancer colorectal et de décès connexes au sein d’une population vaste et diversifiée", a déclaré le gastroentérologue et directeur de la recherche Theodore R. Levin.
Trois méthodes de dépistage du cancer colorectal sont recommandés à partir de 50 ans :
- L’analyse des selles, à faire chaque année.
- La sigmoïdoscopie, à faire tous les 5 ans.
- La coloscopie, à faire tous les 10 ans.
Deuxième cancer le plus meurtrier
Chaque année en France, 43 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués. Selon Santé publique France, il s'agit du deuxième cancer le plus meurtrier avec près de 17 500 décès par an, mais s'il est détecté tôt, il se guérit dans 9 cas sur 10. Les autorités sanitaires estiment que quatre hommes sur cent et trois femmes sur cent développeront un cancer colorectal au cours de leur vie avant l’âge de 75 ans.