Ordonnances, analyses médicales ou encore IRM : il est souvent difficile de s’y retrouver parmi tous les documents de santé accumulés, en particulier pour les personnes souffrant de maladie de longue durée. Une start-up, originaire de Reims, lance, en partenariat avec Alcatel Lucent Enterprise, un passeport de santé numérique, appelé Pass’Care. L’application sera officiellement lancée le 1er février prochain.
Une carte, un QR code et une application
Concrètement, Pass’Care est une plate-forme qui permet de partager des informations et de communiquer avec d’autres membres. Elle est utilisée par des patients et des professionnels de santé. Grâce à une carte dotée d’un QR code, une sorte de code-barre, et d'une application, il est possible de rassembler toutes les données de santé accumulées. Il suffit d’avoir un accès internet pour pouvoir utiliser Pass’Care. "Nous sommes partis du constat suivant, détaille Adnan El Bakri, fondateur de InnovHealth au Figaro. Il n’existe à ce jour aucune technologie permettant de lier les systèmes informatiques des établissements de santé et les logiciels des praticiens avec leurs patients".
Des données protégées mais libres d’être partagées
Selon Adnan El Bakri, l’objectif est que les patients puissent devenir maîtres de leurs données de santé. Ces dernières seront protégées grâce à des systèmes numériques dédiées, mais ils seront libres de les mettre à disposition des chercheurs. Une fois rassemblées, ces données pourront devenir des cohortes utiles pour les recherches scientifiques.
Pour l'heure, 250 000 personnes ont testées la version d’essai. L’abonnement coûte 2,99 euros par mois, mais la start-up vise les entreprises, qui peuvent proposer l’inscription à leurs salariés. InnovHealth souhaite aussi étendre son marché à des Etats. Son fondateur expliquait dans un article des Echos que le système peut remplacer la carte vitale dans les pays émergents, mais il pourrait également intéresser des ONG pour aider les réfugiés.
En France, depuis le 6 novembre, le dossier médical personnalisé (DMP) permet aux patients de rassembler l'ensemble de leurs données médicales, mais elles sont accessibles uniquement pour les professionnels de santé français. Plus d'un mois après son lancement, 3 millions de DMP ont été créés.