"L'art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit", disait Voltaire. Nous connaissons depuis longtemps les bienfaits de la nature sur le corps et l’esprit, mais aucun chercheur n’avait encore calculé le temps d'immersion nécessaire pour avoir un impact concret sur l’organisme. Une nouvelle étude parue dans la revue Scientific Reports, nous éclair sur ce point.
Des chercheurs des Universités d’Exeter (Royaume-Uni) et d’Uppsala (Suède) ont analysé les données d’une large étude menée sur l’environnement. Après avoir étudié l’âge, le sexe, le statut amoureux et les habitudes sportives de plus de 20 000 participants, ils les ont rencontrés et leur ont posé des questions, parmi lesquelles : "êtes-vous satisfaits de votre vie aujourd’hui ?", "comment est votre état de santé en général", ou encore "combien de temps avez-vous passé dans la nature au cours des sept derniers jours ?".
Les chercheurs ont ensuite fait la moyenne du temps que les participants passaient dans la nature chaque semaine et ont découvert que pour obtenir un bénéfice sur la santé ou le bien-être, nous devions y passer au moins deux heures par semaine. "Deux heures par semaine est un but atteignable pour beaucoup de gens", s’enthousiasme le Docteur Mathew P.White, auteur principal de l’étude.
Les bienfaits des promenades dans la nature
Leur étude ayant été réalisée sur un très large échantillon de population, les chercheurs espèrent que les autorités sanitaires prendront vite en compte leurs résultats pour mettre en place de nouvelles mesures. "Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles passer du temps dans la nature peut être bénéfique pour la santé et le bien-être.
Parmi elles, prendre du recul, réduire le stress et profiter de moments de qualité avec sa famille et ses amis", explique le professeur Terry Harting, co-auteur de l’étude. Ainsi, "les professionnels de santé pourraient s’appuyer sur nos résultats pour recommander à leur patient de passer du temps dans la nature au même titre qu’ils les encouragent à pratiquer une activité physique régulière", poursuit-il.
Les espaces verts bénéfiques pour la concentration des enfants
L’impact positif de la nature et des espaces verts sur la santé mentale et physique a déjà été prouvé. Il y a quelques semaines, une étude avançait que les adultes ayant grandi à proximité de zones vertes avaient une meilleure santé mentale que ceux originaires de zones urbaines.
En 2015, des scientifiques espagnols avaient également démontré les bienfaits de la nature sur la mémoire et l’attention des enfants en étudiant le développement cognitif de plus de 2 500 petits de 6 à 10 ans. Les enfants régulièrement en contact avec la nature avaient ainsi une meilleure mémoire du travail et plus de facilité à se concentrer à l’école que les autres.
Dans la même logique, d’autres études avaient avant montré le bénéfice des espaces verts sur les enfants souffrant d’hyperactivité ou de trouble de déficit de l’attention (TDAH). Ainsi, une marche de vingt minutes dans un parc améliorerait la concentration des enfants avec des effets comparables aux médicaments, contrairement à une balade en milieu urbain. Par ailleurs, jouer régulièrement dans des environnements verts réduiraient les troubles de ces enfants en comparaison avec ceux jouant à l’intérieur ou dans des environnements bétonnés.