Santé publique France et le Réseau Sentinelles ont observé "une augmentation significative" du nombre de nouveaux cas de maladie de Lyme "diagnostiqués en médecine générale" en France entre 2017 et 2018, a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué.
L'année dernière 104 cas ont été détectés pour 100 000 habitants (soit plus de 67 000 cas), contre 69 pour 100 000 en 2017 (environ 45 000 cas). "Des conditions climatiques favorables au développement des tiques et la sensibilisation des professionnels de santé au diagnostic de cette maladie pourraient expliquer cette augmentation", estime le ministère.
Des précautions à prendre au sérieux
Au vu de ces résultats, le gouvernement rappelle l’importance des précautions à prendre avant des activités dans la nature, comme le fait de porter des vêtements longs et clairs (afin de mieux les distinguer), un chapeau, de coincer son pantalon dans ses chaussettes, d'utiliser des produits répulsifs recommandés contre les tiques et d'inspecter toute la famille une fois à la maison, y compris les animaux de compagnie qui étaient de la promenade.
"La direction générale de la santé rappelle également que tout citoyen peut signaler une piqûre de tique sur l’application nationale Signalement Tique. A ce jour, 15 000 signalements ont été effectués et environ 3 500 spécimens de tiques analysés, ce qui permet d’améliorer les connaissances sur ces dernières".
Rappelons également que 5 centres de référence pour la prise en charge des maladies vectorielles à tiques (CRMVT) ont été désignés : le CHU de Clermont-Ferrand associé au CHU de St Etienne, le CHU de Marseille, le CHU de Rennes, le CHU de Strasbourg associé au CHU de Nancy, le Groupe hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges associé au CHU de Créteil.
Les symptômes qui doivent alerter
Secondaire à la transmission d'une bactérie lors d'une morsure de tique (toutes ne le sont pas infectées par cette bactérie), la maladie de Lyme est une pathologie d'origine infectieuse qui se manifeste par des douleurs diffuses chroniques et invalidantes, pouvant à terme mener à des troubles neurologiques et des paralysies faciales.
Elle peut apparaître dans les 30 jours après la piqûre, d’abord sous forme d’une plaque rouge et ronde qui s’étend en cercle (érythème migrant) à partir de la zone de piqûre. La lésion de la peau peut s'accompagner de douleurs musculaires et articulaires, ou encore de fièvre. Avec un traitement précoce, elle disparaît en quelques semaines à quelques mois. Les symptômes sont multiples : douleurs articulaires, tremblements et troubles neurologiques, perte de mémoire, état dépressif.
En l’absence de traitement, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic : l'infection peut devenir chronique et se diffuser de la peau à tout l’organisme. Elle donnera alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur...). "Des mois à des années après l’infection peuvent apparaître des manifestations tertiaires, de type articulaire, cutané, neurologique, musculaire, ou cardiaque", rappelle le ministère de la Santé.
Vers la reconnaissance d'une forme chronique de la maladie de Lyme ?
Mercredi 3 juillet, une trentaine de députés et sénateurs ont répondu à l'appel du mouvement Ensemble contre lyme et on manifesté à Paris mercredi au côté des 300 patients et proches venus pour l'occasion. Ensemble, ils protestent contre la non-reconnaissance d'une forme chronique de cette maladie et s'insurgent de la confusion qui règne autour des recommandations officielles de dépistage et de traitement. De même, ils réclament plus de moyens pour mener des recherches.