Maladie chronique en progression rapide, l’obésité est aujourd’hui le fléau des pays industrialisés. L'OMS parle même de "première épidémie non infectieuse de l’Histoire". D’après elle, aux Etats-Unis, plus de 70 % est en surpoids et plus de 30 % de la population est obèse. L’Europe est également bien touchée puisque 30% des adultes sont en surpoids et 12% obèses en Europe de l’Ouest. Des chiffres très inquiétants quand on sait que l’obésité peut conduire au diabète, à l’hypertension, engendrer du cholestérol, des maladies cardiaques, de l’arthrose ou être à l’origine d’une infertilité. C’est également un facteur de risque pour certains cancers comme celui de l’intestin et du sein.
Pour venir à bout de l’obésité et des maladies qu’elle peut entraîner, de nombreuses recherches ont mis en avant les bienfaits de l’exercice physique. Et d’après une nouvelle étude parue le 3 juillet dans la revue JAMA Cardiology, des entraînements en endurance et en résistance pourraient aider à réduire le tissu cardiaque adipeux, qui en excès, est un facteur de risque cardiovasculaire.
Pendant douze semaines, des chercheurs danois ont suivi 50 adultes sédentaires souffrant d’obésité avec des fonctions cardiaques normales. Au cours de l’étude, les participants ont été séparés en trois groupe : le premier devait suivre un entraînement en endurance, le deuxième un entraînement en résistance et le troisième n’a pas eu à faire de sport du tout.
Une méthode bien moins invasive que les médicaments ou la chirurgie
Au terme de l’étude, les scientifiques ont remarqué que la masse du tissu adipeux épicardique, qui repose directement sur le myocarde et autour des artères coronaires, avait diminué de 56% dans le groupe des exercices d'endurance et de 48% dans celui des exercices de résistance par rapport à celui qui n’avait pas fait de sport.
"Ces découvertes montrent que l’exercice est un moyen de réduire les dépôts de tissu adipeux entourant le cœur", explique l’auteure de l’étude, Regitse Højgaard Christensen, à Medscape Cardiology. Ainsi, "les professionnels de la santé devraient motiver les patients à risque de maladies cardiovasculaires de faire de l’exercice en mesure préventive", s’enthousiasment les chercheurs, rappelant que les participants n’ont même pas eu à changer leur mode d’alimentation.
Et si plusieurs médicaments ou une intervention chirurgicale bariatrique peuvent eux-aussi réduire le tissu adipeux épicardique et le risque de développer une maladie cardiovasculaire, cette approche pourrait consister en une stratégie beaucoup moins invasive et toute aussi efficace, note l’étude.
L’entraînement en résistance renforce les muscles
Mais les chercheurs ont toutefois remarqué un avantage de l’entraînement de résistance par rapport à celui d’endurance : il a engendré des changements impressionnants dans la force des muscles. "D’autres études ont montré que l’entraînement en résistance stimulait davantage la masse musculaire et le métabolisme basal par rapport à l’endurance, et nous pensons donc que les participants qui font de l’entraînement en résistance brûlent plus de calories pendant la journée (même pendant les périodes inactives) que les autres", explique Regitse Højgaard Christensen.
Cependant, des recherches futures sont nécessaires pour déterminer "si cette spéculation explique les effets différentiels de l'entraînement en résistance et en endurance sur le tissu adipeux péricardique", conclut-elle.