Un rapport de 265 pages et une grande déception pour les familles : le groupe d’experts en charge d’étudier les cas de malformations de bébés nés sans bras a rendu ses conclusions vendredi 12 juillet. Ils estiment qu’il est très peu probable de parvenir à trouver les causes.
Cas d’agénésie transverse des membres supérieurs observés dans 3 départements : Publication du 1er rapport du comité d'experts scientifiques, après présentation aux représentants des familles d’enfants concernés.
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) July 12, 2019
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En février, un comité d’experts scientifiques (CES) composé d’une vingtaine de personnes a été constitué à l’initiative du ministère de la Santé. Pendant six mois, ses membres ont eu pour mission d’établir un rapport sur les différents cas de bébés atteints d’agénésie transverse des membres supérieurs (ATMS) entre 2009 et 2014 dans l’Ain, la Loire-Atlantique et le Morbihan. Tous ces enfants sont nés sans bras, sans avant-bras ou sans main.
L’abandon des investigations dans l’Ain
Le CES estime que la probabilité de trouver une cause commune à l’ensemble des cas recensés est infime. Il recommande de poursuivre les investigations dans le Morbihan, notamment sur les pesticides utilisés dans la région au moment des grossesses des mères. En Loire-Atlantique, il n’y a pas de registre des malformations, ce qui a empêché le CES de statuer pour le moment.
Dans l’Ain, le groupe d’experts recommande d’arrêter les investigations car il n’y aurait pas "d’excès de cas". 5 cas apparus avant 2011 n’ont pas été pris en compte car à cette époque l’Ain n’était pas encore intégré au registre des malformations de la région Rhône-Alpes (Remera). "L’argumentaire ne tient pas, a confié Emmanuelle Amar, en charge de ce registre, à l’AFP. Il n’est pas possible de discuter avec quelqu’un qui supprime des cas au motif qu’on était pas là." Le CES indique également qu’il n’y aura pas d’étude de grande ampleur à l’échelle du territoire.
Des mères vivant en zone rurale
L’affaire des bébés nés sans bras a été révélée en octobre 2018 après un reportage de France 2. Plusieurs bébés dans différentes régions de France présentent les mêmes malformations : des ATMS. Les médecins n'en connaissent pas la cause, mais un point est similaire à toutes les mères : elles vivent dans des zones rurales. En janvier dernier, trois nouveaux cas de malformation ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône. Il s’agit de trois filles nés entre juin et novembre 2016.