Mangez des légumes secs et des céréales complètes pour faire le plein de fibres. Et surtout “Commencez par améliorer un plat que vous aimez déjà”. Telles sont en substance les conseils de Santé publique France, qui, face à l’augmentation du surpoids dans le pays, lance ce mardi 22 octobre et pendant un mois une nouvelle campagne pour inviter les Français à modifier leurs habitudes alimentaires tout en gardant plaisir à manger.
Cette campagne, fondée sur de nouvelles recommandations mises à jour en janvier, vise à encourager des comportements favorables à la santé, explique Santé publique France sur son site. Déployée pendant un mois à la télévision, sur les réseaux sociaux et sur le site mangerbouger.fr, elle propose aux Français des idées de recettes et des astuces simples pour mieux manger. Pour les professionnels de santé, une affiche et un espace dédié sur mangerbouger.fr/pro détaillent ces recommandations tout en donnant des conseils sur la façon de les aborder avec les patients.
Ici, Santé publique France insiste sur deux catégories d’aliments riches nutritionnellement et accessibles financièrement : les légumes secs et les féculents complets (pain complet ou aux céréales, pâte et semoule complètes..). Car malheureusement, à l’heure actuelle, 60% des adultes ne mangent pas de produits céréaliers complets et 85% consomment des légumes secs (lentilles, flageolets, haricots blancs ou rouges) moins de deux fois par semaine.
L’intérêt des fibres
“Manger des légumes secs plus souvent et remplacer ses féculents habituels par des féculents complets, riches en fibres, sont deux mesures simples et pourtant très positives pour la santé”, déplore Anne-Juliette Serry, responsable de l’unité alimentation et activités physiques à Santé publique France.
Car les fibres sont primordiales au bon fonctionnement de l’organisme. “Aujourd’hui, on est aux alentours de 17 grammes par jour pour un adulte, alors que l’on préconise au minimum 25 grammes. Les fibres vont avoir différents intérêts : le premier est de limiter l’assimilation des glucides. En ayant des fibres dans son alimentation, on ralentit le passage du sucre dans le sang. C’est bénéfique pour le poids et pour prévenir les problèmes de diabètes”, poursuit ce médecin, explique le médecin-nutritionniste Raphaël Gruman à Europe 1. Le ralentissement des sucres dans le sang fait durer plus longtemps la sensation de satiété et permet donc de tenir entre deux repas sans grignoter des snacks malsains.
En outre, Santé Publique France conseille aux citoyens de se tourner vers des aliments produits localement et faits maison, de manger plus de fruits à coque non salés, d’alterner poissons gras et maigres et de consommer suffisamment, mais pas trop, de produits laitiers. Sans surprise, il est aussi recommandé de réduire la viande, la charcuterie (63% des Français dépassent les 150g par semaine), l’alcool, les produits et les boissons sucrées (30 % boivent plus d’un verre par jour de boissons sucrées), les produits salés et ceux avec un Nutri-Score D et E. Enfin, l’organisme insiste sur l’importance d’une activité physique régulière. Evitez de passer trop de temps assis et bougez le plus possible, est-il rappelé.
Des inégalités sociales et territoriales très marquées dans le surpoids
L’enjeu est très important quand on sait qu’en France 32% des adultes sont en surpoids (IMC égal ou supérieur à 25) et 17% sont obèses (IMC égal ou supérieur à 30).
Mais ces taux ne sont pas répartis également selon la population. “Les inégalités sociales et territoriales restent très marquées : 4 fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres sont obèses”, explique le ministère de la Santé qui veut donc impulser une dynamique territoriale. D’ici 2023, dans chaque département, les initiatives locales innovantes seront valorisées et un colloque annuel organisé pour partager les bonnes idées, a expliqué Agnès Buzyn en septembre.
Cette dernière se donne cinq ans pour atteindre les objectifs de santé définis par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Il s’agira de diminuer respectivement de 15% et 20% l’obésité chez les adultes et les moins de 18 ans et de stabiliser le surpoids dans toutes les tranches d’âge. Autre priorité et pas des moindres : réduire le pourcentage de personnes âgées dénutries vivant à domicile ou en institution de 30 % au moins pour les plus de 80 ans.