- Une nouvelle étude révèle que des patients qui n’ont pas été contaminés ont des cellules qui réagissent à la protéine S que contient le Sars-CoV-2.
- Il existerait une immunité cellulaire croisée entre le Sars-CoV-2 et les coronavirus du rhume mais cela ne garantie pas la présence d'anticorps.
Sras, MERS, rhume, et plus récemment le Covid 19… Toutes ces pathologies appartiennent à une même famille virale : les coronavirus. Le panel est large et la gravité des pathologies bien différentes. Le virus responsable de la maladie de Covid-19 est le SARS-CoV2. Mais il existe quatre autres coronavirus humains, présents depuis longtemps chaque hiver. Ils se caractérisent par de simples rhumes. Sachant qu’ils sont provoqués par des virus de la même famille que le SARS-CoV2, l’immunité induite par un rhume nous protège-t-elle contre le Covid-19 ? Des chercheurs estiment qu’il pourrait y avoir une immunité cellulaire croisée entre différentes souches de coronavirus de lignées différentes. Dans leur étude - qui a fait l'objet d'une pré-publication - ils observent que des patients qui n’ont pas été contaminés ont pourtant des cellules qui réagissent à la protéine S que contient le Sars-CoV-2.
Immunité ne veut pas dire anticorps
Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont comparé un groupe de 18 personnes ayant été infectés par le Sars-CoV-2 avec un autre groupe de 18 personnes testées négatives. Leurs cellules immunitaires ont été testées in vitro avec des peptides composées d’acides aminés reproduisant la séquence de la protéine S du Sars-CoV-19. Ainsi, les chercheurs ont pu détecter si les lymphocytes CD4 - qui mémorisent un agent pathogène qu’ils ont déjà rencontrés - des participants réagissaient à la protéine S du Sars-CoV-2. Évidemment, dans le premier groupe, ils s’activaient dans la grande majorité des cas. Plus surprenant, c’était aussi le cas chez 34% des patients séronégatifs au Sars-CoV-2 : sans avoir été malade, leurs lymphocytes CD4 réagissaient à la protéine S du Sars-CoV-2. Il existerait alors une immunité cellulaire croisée entre le Sars-CoV-2 et les coronavirus du rhume. Mais l’immunité ne garantie pas la présence d'anticorps. En effet, le groupe des patients séronégatifs ont été testés et tous avaient des anticorps dirigés contre les coronavirus du rhume.
Les chercheurs estiment que leur étude pourrait expliquer les différentes formes du Sars-CoV-2 chez l’homme ainsi que la prévalence de cette pathologie chez les personnes âgées. Ces derniers, tout au long de l’année, se protègent plus des maladies que les autres tranches d’âges. Ainsi, ils rencontrent moins les formes bénignes du coronavirus et auraient été moins protégé du Sars-CoV-2.