- En France, 75.000 décès étaient attribuables au tabac en 2015.
- L’alcool serait responsable d’environ 41.000 décès chaque année.
Le cancer est la seconde cause de mortalité dans le monde, et près de la moitié d’entre eux sont liés à un facteur de risque comportemental. Cela peut être le tabagisme, la consommation d’alcool, les rapports sexuels non-protégés ou encore l’alimentation. Une équipe de recherche publie, vendredi 19 août, une large étude sur le sujet dans la revue spécialisée The Lancet. Financée par la fondation Bill and Melinda Gates, la recherche s’est appuyée sur les chiffres du "Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD)" de 2019. Cette base de données concentre 286 causes de décès, 369 maladies et blessures et 87 facteurs de risque dans 204 pays du monde.
Le tabac, principal facteur de risque
L’analyse de ces données a montré que des facteurs de risque étaient à l’origine de 4,45 millions des décès dans le monde en 2019, et de 105 millions d’années de vie corrigées de l'incapacité (EVCI), une donnée statistique qui évalue les conséquences du handicap sur l’espérance de vie. Pour les hommes, cela représente 2,88 millions de décès par cancer, provoqué par un facteur de risque, et 1,58 millions pour les femmes.
Parmi les différentes causes, le tabac est en tête, suivi par l’alcool et un indice de masse corporelle trop élevé. Ce dernier permet d’évaluer la corpulence d’une personne, en prenant compte de sa taille. Dans le cas des hommes, les chercheurs estiment que le tabac représente 33,9 % des éléments favorisant le cancer, suivi par l’alcool (7,4 %). Une alimentation déséquilibrée et la pollution de l’air sont les autres facteurs de risque principaux de cancer chez l’homme dans le monde.
Chez les femmes, le tabac est aussi le principal risque, ensuite, ce sont les rapports sexuels non-protégés (8,2 %). Les comportements alimentaires à risque, un indice de masse corporelle élevé et une forte glycémie à jeun font aussi partie des facteurs de risque majeurs.
Des arguments en faveur de la prévention
"De 2010 à 2019, les décès par cancer attribuables à un facteur de risque dans le monde ont augmenté de 20,4 %", constatent les scientifiques. Cela signifie que les comportements à risque sont en hausse sur la planète. Pour les chercheurs, l’une des principales leçons de cette étude est la nécessité de les réduire, grâce à la prévention sur les dangers du tabac, de l'alcool ou encore d'une alimentation déséquilibrée. "Ces résultats soulignent qu'une proportion importante de cancer dans le monde pourrait être évitée grâce à des interventions visant à réduire l'exposition aux facteurs de risque de cancer connus", soulignent les auteurs en conclusion de leur étude. Ils rappellent également qu’un diagnostic précoce permet de réduire les risques de décès ou de handicap lié au cancer.
NEW—Almost half of global #cancer deaths are due to risk factors, with smoking, alcohol use, and high BMI the greatest contributors, says a new #GBDStudy from @IHME_UW: https://t.co/lhWmwOpe6E pic.twitter.com/0lLuBbVePm
— The Lancet (@TheLancet) August 18, 2022