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Moins de risques

Papillomavirus : l'efficacité du vaccin en chiffres

D'après une nouvelle étude majeure, le vaccin contre le papillomavirus, pourtant très controversé, diminuerait les risques d’infections génitales et anales ainsi que de lésions précancéreuses chez les jeunes. 

Papillomavirus : l'efficacité du vaccin en chiffres Teka77/iStock




En 2018, 570 000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus ont été diagnostiqués dans le monde. A l’origine de la plupart de ces cancers, des virus appelés papillomavirus humains (HPV), qui se transmettent au cours de rapports sexuels, avec ou sans pénétration, et plus particulièrement au cours des premières années de la vie sexuelle.

Malgré tout, de nombreuses personnes sont sceptiques quant à l’efficacité du vaccin contre les HPV, certains allant même jusqu’à avancer qu’il augmente les risques de cancers de l’utérus. Pourtant, d’après une étude parue dans The Lancet, le vaccin diminuerait les risques d’infections génitales et anales ainsi que de lésions précancéreuses chez les jeunes femmes.

100 souches de HPV

D’après les experts, il existerait plus de 100 souches de HPV et chaque personne sexuellement active pourrait se retrouver infectée de manières provisoire au moins une fois dans sa vie. Fort heureusement, seules quelques unes de ces souches peuvent provoquer des verrues ou des cancers. Le vaccin le plus récent, Gardasil 9, protège contre neuf des plus dangereuses.

Au cours de leur étude, les chercheurs, canadiens, américains, australiens et européens, ont analysé une dizaine d’études qui, combinées, ont suivi 66 millions de personnes de moins de 30 ans vivant dans 14 pays riches où le vaccin contre le papillomavirus est arrivé aux alentours de 2007. Aussi, parmi elles, la plupart avaient reçu des vaccins plus anciens et donc moins performants qui les protégeaient contre deux souches de HPV seulement.

Moins 51% de lésions précancéreuses du col de l’utérus chez les adolescentes vaccinées

Malgré tout, les scientifiques ont pu observer que dans les pays où le vaccin était administré depuis plus de cinq ans, les deux souches de papillomavirus à l’origine de 70% des cancers, HPV 16 et 18, avaient diminué de 83% chez les adolescentes et de 66% chez les femmes âgées de 20 à 24 ans. Dans le détail, les lésions précancéreuses du col de l’utérus avaient diminué de 51% chez les adolescentes et de 31% chez les jeunes femmes (moins de 24 ans).

Enfin, les verrues anales et génitales étaient respectivement 67%, 54% et 21% moins fréquentes chez les adolescentes, les femmes de 20 à 24 ans et celles de 25 à 29 ans. Chez les adolescents mâles, elles étaient moitié moins nombreuses et chez les jeunes hommes de moins de 24 ans, elles avaient diminué d’un tiers.

A l’heure actuelle, l’OMS recommande à toutes les filles de 9 à 14 ans de se faire vacciner mais les pays les plus riches le proposent souvent aux deux sexes à une échelle d’âge plus large. Et, sans surprise, c’est là où le plus de gens sont vaccinés qu’il y a le moins d’infections aux HPV, note l’étude.

Elargir la couverture vaccinale des populations en France

En France, les papillomavirus humains sont à l’origine de 6 300 cancers chaque année. Outre les cancers du col de l’utérus (2 900 nouveaux cas chaque année), les lésions précancéreuses (30 000) qui peuvent induire un risque accru d’accouchement prématuré ou de fausse couches et les verrues génitales (100 000), les HPV sont responsables de cancers du vagin, de la vulve, du pénis, de l’anus et de cancers ORL comme les tumeurs au pharynx.

Pourtant, selon la Haute Autorité de santé, moins de 20% de la population cible est à ce jour vaccinée contre les HPV dans l’Hexagone alors que le Plan Cancer 2014-2019 avait fixé un objectif de 60%.

C’est pourquoi, au mois de mars, un collectif réunissant cinquante sociétés savantes a appelé à une plus grande mobilisation des pouvoirs publics en faveur de la vaccination contre les HPV. Les experts alertent notamment quant à "l’urgence" d’élargir la couverture vaccinale des populations, d’organiser un dépistage efficace en généralisant l’utilisation des tests HPV, mais surtout de "lancer la vaccination universelle et remboursée, sans distinction de sexe ou de risque, pour protéger filles et garçons, réduire les inégalités et participer, avec les autres pays, à l’élimination des cancers HPV induits".

 

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