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Comment les battements de notre cœur influent sur nos perceptions sensorielles

Selon une nouvelle étude, la sensibilité de notre cerveau aux stimuli sensoriels externes changerait au rythme des battements de notre cœur. 

Comment les battements de notre cœur influent sur nos perceptions sensorielles Mongkolchon Akesin/iStock




Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point”, disait Blaise Pascal dans ses Pensées. Pourtant, cœur et cerveau sont intimement liés, nous prouve la science. Ainsi, d’après une nouvelle étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, la sensibilité de notre cerveau aux stimuli sensoriels externes changerait au rythme des battements de notre cœur. 

Les scientifiques de l'Institut Max Planck pour les sciences cognitives et cérébrales humaines de Leipzig et de l'École de l'esprit et du cerveau de Berlin, tous deux en Allemagne, étudient la relation entre cerveau et cœur depuis déjà bien longtemps. Pour leur nouvelle étude, ils ont recruté 37 volontaires et réalisé 960 essais. Dans 800 d’entre eux, ils ont administré aux sujets un léger choc électrique à l’index ou au majeur de la main gauche. Les volontaires devaient rapporter dans quel doigt ils sentaient le stimuli. Dans les 160 essais restants, ils n’ont pas reçu de stimuli.

En parallèle, les chercheurs ont utilisé l'électroencéphalographie (EEG) pour enregistrer l'activité électrique du cerveau et l'électrocardiographie (ECG) pour enregistrer l'activité électrique du cœur. Ils ont ainsi découvert comment la phase des battements du cœur pouvait modifier l’expérience consciente des participants.  

Une conscience des perceptions externes plus affutée pendant la diastole 

Dans le passé, ils avaient déjà montré que pendant la systole, les humains avaient plus du mal à détecter et localiser un faible choc électrique pendant la systole (quand le cœur envoie le sang dans le corps) que pendant la diastole (quand le cœur se remplit de sang). Ici, ils ont réussi à lier ce changement de sensibilité à une caractéristique distinctive de l’activité électrique du cerveau. Connue sous le nom de P300, cette dernière concerne la conscience.

Ils ont ainsi remarqué le signal du P300 était plus important quand le stimulus était inattendu et qu’il baissait pendant la systole. Cela pourrait être dû au fait que le pouls de la pression artérielle élevée qui balaie le corps quand le coeur se contracte est un stimulus prévisible ne méritant pas d’attention consciente.

Autre mécanisme mis en lumière au cours de cette étude : celui qui relie le cœur et la perception sensorielle. Les chercheurs ont remarqué que quand les sujets étaient plus conscients des battements leur cœur, ils avaient tendance à moins bien détecter et localiser les chocs électriques. 

Aider pour soigner les patients après un AVC ou une crise cardiaque

Cela semble être le résultat d'une orientation de notre attention entre les signaux environnementaux externes et les signaux corporels internes”, explique Esra Al, qui a dirigé les recherches. Ainsi, si le cerveau peut rapidement commuter l’attention consciente les sensations internes, comme la respiration ou les battements du cœur, et les sensations externes, il semblerait que nous ne puissions pas nous concentrer sur les deux simultanément. 

Etant donné qu’après une crise cardiaque ou un AVC, la communication bidirectionnelle habituelle entre le cœur et le cerveau peut être altérée, ces résultats “pourraient aider à expliquer pourquoi les patients après un AVC souffrent souvent de problèmes cardiaques et pourquoi les patients atteints de maladies cardiaques ont souvent une fonction cognitive altérée”, s’enthousiasme Arno Villringer, l’auteur principal de l’étude.

Quelles différences entre un infarctus du myocarde ou un AVC ? 

La crise cardiaque ou infarctus du myocarde (IDM) est la mort d’une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque, appelé myocarde. Les cellules musculaires cardiaques de la zone en question n’arrivent plus à se contracter en raison d’un manque d’apport en oxygène et meurent en quelques heures. En France, selon l’Inserm, environ 120 000 personnes ont une crise cardiaque chaque année. Parmi elles, 10% décèdent à cet instant et 18 000 en meurent dans l’année qui suit.  

L’accident vasculaire cérébral, ou “attaque cérébrale”, correspond quant à lui à l’obstruction ou à la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. En France, on compte tous les ans plus de 140 000 nouveaux cas, soit un toutes les quatre minutes. Qui plus est, l’AVC représente la première cause de handicap physique acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après Alzheimer) et la deuxième cause de mortalité avec 20% des patients qui décèdent dans l’année suivant le choc.

 

 

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